Le monde de la croisière poursuit vaillamment son essor aujourd’hui à travers le monde. Amérique du Nord, Europe du Nord, Méditerranée, Asie… Nombre de trades mondiaux les plus fréquentés par la ligne régulière ou le tramping ont vu la croisière émerger dans leurs ports de commerce.
Peu de professionnels du shipping auraient pourtant parié sur l’avenir de ce qui est devenu aujourd’hui une véritable filière du transport maritime il y a une vingtaine d’années. À l’origine contrôlée par quelques armateurs spécialisés venus exploiter sans risque quelques paquebots de taille modeste sur des lignes calquées sur les zones touristiques les plus fréquentées, la croisière s’est au fil des années développée sur les mers du globe. Le secteur s’est structuré autour de quelques grands acteurs qui ont massivement investi dans leur outil naval frappé lui aussi, à l’image du conteneur, par le gigantisme. Un phénomène qui a accompagné la démocratisation de la croisière. Car, à l’origine, destinée à une clientèle fortunée mais moins nombreuse, elle propose depuis quelques années des voyages à des prix moins élevés au plus grand nombre. L’exploitation des très grands navires a permis de faire baisser les coûts d’exploitation.
Convaincus qu’elle permettrait de leur apporter une diversification, les ports de commerce mondiaux ont déroulé à la croisière le tapis rouge jusqu’à devoir investir puis réinvestir dans leurs installations pour pouvoir mieux accueillir les paquebots.
Ces navires à passagers sont les vecteurs d’une filière d’activité à part entière pour un grand nombre de ports. Contrairement aux porte-conteneurs, rouliers et autres conventionnels, l’industrie de la croisière n’a pas de retombée économique pour toute la communauté portuaire. Les pilotes, les lamaneurs, quelques agents maritimes et les établissements portuaires en tirent profit. Mais tel n’est pas le cas des transitaires, des transporteurs routiers et opérateurs ferroviaires et des logisticiens.
En revanche, l’essor du secteur a permis à certains chantiers navals mondiaux de voir leurs carnets de commandes prospérer puisque le nombre de constructions est passé de 40 dans les années 1980 à 80 dix ans plus tard et à une centaine dans les années 2000.