Après l’éditorial publié dans notre numéro 5078 du mois d’octobre, intitulé « T’as pas 360 M€, Doudou? », nous reprenons quelques éléments d’une étude diffusée le 6 mars par l’Espo dans laquelle l’organisation portuaire détaille les besoins en infrastructures portuaires en Europe. Au final, cette étude établit qu’il faudrait trouver 48 Md€ sur la période 2018-2027. Une enveloppe qui est liée à des facteurs externes, explique l’étude de l’Espo, comme la croissance du trafic, les nouvelles tendances dans le maritime, la décarbonisation et les autres exigences environnementales, la digitalisation, le développement urbain et les défis de la sûreté. Outre ces différents éléments, les auteurs de l’étude quantifient à hauteur de 50 % les besoins en infrastructure de base pour les ports comme les chenaux d’accès ou encore les interconnexions avec les modes terrestres. Dans les réponses reçues des ports, il apparaît que la majorité des investissements voulus par les ports sont avant tout destinés au trafic conteneurisé. Un certain nombre de ports souhaitent malgré tout disposer d’investissements pour les vracs solides et le roulier.
Quant au financement de ces projets, il s’avère qu’ils n’ont reçu que 4 % des fonds européens (Connecting Europe Facility) pendant la période 2014-2017. De plus, seulement un tiers des projets soumis reçoivent des fonds. Ainsi, les fonds publics demeurent essentiels pour la réalisation de ces infrastructures, « même si de nouveaux systèmes de financement seront toujours les bienvenus », notent les auteurs. Cette étude présente aussi le mérite de proposer une solution pour les ports d’importance intermédiaire afin de pouvoir bénéficier de fonds européens. Les auteurs proposent la création d’une plateforme d’investissement (Port Investment Platform). Elle pourrait recevoir des fonds depuis le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) et mutualiser les différents projets européens qui ne pourraient pas recevoir de fonds individuellement au titre du Connecting Europe Facility. Au travers du FEIS, la plateforme pourrait intervenir comme une banque et recevoir des lignes de crédit depuis la Banque européenne.