Jean-Paul Hellequin préside l’association Mor-Glaz. Celle-ci a pour objectif la protection des marins et de l’environnement. Le 16 mars 1978, il était à bord du remorqueur Abeille-Normandie, commandé par Jean Bulot. Croisant dans les parages, il constate la catastrophe. Une horreur.
« Depuis, dit-il, des mesures ont été prises, que je salue et que je soutiens, la réaction des élus bretons a porté ses fruits. Pour autant, ajoute-t-il, est-ce suffisant? »
Après l’Erika, plus de 20 ans après l’Amoco-Cadiz, on a décidé par exemple de renforcer le contrôle des navires. Depuis en France malheureusement, les inspecteurs des centres de sécurité sont passés de 250 à 150… On a créé des ports refuges, mais qu’en est-il? Scepticisme également en ce qui concerne les pétroliers double coque. Des navires qui seraient vendus à des « pseudo-armateurs » après une dizaine d’années d’exploitation et qui risquent d’être plus dangereux que les simples coques. Pour Jean-Paul Hellequin, « la double coque peut passer en atmosphère explosive si elle est mal inertée », et il rappelle à ce propos la récente explosion à la suite d’une collision en mer de Chine qui a causé la mort de 32 marins.
En ce qui concerne les moyens de sauvetage mis en œuvre, s’il se félicite de la mise en place de remorqueurs de plus en plus puissants, le président de Mor-Glaz pense que le gigantisme des navires qui va croissant est une menace bien réelle pour la sécurité maritime, de même que les navires gaziers qui devraient être environ 500 en 2020. Pour Jean-Paul Hellequin, « la réalité du danger nous a dépassés ».