Les boulettes de mars

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Le mois de mars est généralement celui des giboulées, pour les experts en météorologie. Ce mois du dieu de la guerre est aussi celui d’anniversaires dont tous n’ont pas laissé un souvenir joyeux. En ce mois de mars 2018, nous aurions aimé commencer par un coup de chapeau bas, et ceux qui me connaissent comprendront que, pour moi, cette expression a une véritable signification. Ce coup de chapeau, nous voulons l’adresser à l’OMI qui fête, en ce mois, son 70e anniversaire. Depuis 1948, elle met sur pied de nouvelles normes pour rendre le transport maritime plus sûr, plus propre et plus responsable. Et les choses n’ont pas toujours été faciles face à des armateurs ou des opérateurs qui ont voulu éviter certaines règles pour jouer les « armateurs voyous », comme le disait Jacques Chirac pendant son mandat à la présidence de la République. Cette organisation internationale a fait beaucoup même s’il reste encore du pain sur la planche. Il y a 40 ans, en mars 1978, Brittany Ferries assurait sa première traversée entre Roscoff et Plymouth. L’agriculteur devenu armateur se lançait dans une nouvelle aventure dont nous constatons quotidiennement qu’elle a fonctionné à merveille. Le mois de mars est aussi celui de souvenirs moins glorieux. Cette même année, l’Amoco-Cadiz se brisait au large de la Bretagne, laissant échapper plus de 200 000 t de pétrole brut qui allaient se répandre sur les plages. Un sinistre souvenir qui a engendré une prise de conscience du risque maritime par la population française. D’autres suivront et viendront polluer les plages françaises au cours des années à venir. C’est grâce à la combinaison d’acteurs maritimes français, européens, d’organisations et de gouvernements que la sécurité a avancé. Même si le naufrage du Sanchi, en mer de Chine en janvier 2018, nous montre que la sécurité maritime reste soumise à des aléas, les choses ont favorablement évolué. Ces avancées se sont faites parfois dans la douleur mais sont aujourd’hui un bienfait pour tous. Il faut aussi savoir garder les acquis parce que notre siècle, comme nous le dit Francis Vallat dans son entretien, sera le plus maritime de l’humanité. Espérons surtout que le mois de mars soit toujours celui des giboulées et plus des boulettes de mazout.

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