« Il y a cinq ans, nous étions une filiale du groupe PSA. Nous avons créé en 2012 Gefco France pour nous donner une nouvelle liberté managériale. Après cinq ans, nous constatons que notre activité s’est diversifiée », a commencé par expliquer Luc Nadal, président du directoire du groupe Gefco. Et pour compléter cette métamorphose, le commissionnaire a repensé sa signalétique. « Cette nouvelle signature, Partners Unlimited, traduit l’esprit de coopération avec lequel Gefco entend se développer avec ses partenaires et clients pour apporter de la valeur tout au long de la supply chain », continue le président du directoire.
Gefco a longtemps été un spécialiste de la commission de transport pour l’industrie automobile et plus particulièrement le groupe PSA. Le changement d’actionnariat intervenu en 2012, quand 75 % du capital est passé entre les mains d’une société de chemin de fer russe, lui a permis de renforcer sa politique pour développer son activité vers toutes les activités industrielles. « Nous étions principalement un opérateur de la logistique automobile. Aujourd’hui, nous avons renforcé nos activités pour nous tourner aussi vers un spectre plus large ». Et le groupe compte poursuivre sa croissance en s’appuyant sur le développement à l’international. Certes, l’automobile demeure un marché important pour le groupe mais d’autres secteurs d’activité sont venus renforcer les différentes activités de transport et de commission comme l’industrie aéronautique, les équipements, l’énergie, la santé, la mode, l’alimentation ou encore l’électronique.
Un premier pied sur la Route de la Soie
Cette diversification des activités tourne autour de cinq axes. Le premier a été de poser un premier pied sur la Route de la Soie et les services ferroviaires. Déjà un premier train de véhicules depuis la Chine vers l’Europe a été réalisé et devrait être suivi dans les prochaines semaines par d’autres. Le second axe concerne la politique commerciale de l’entreprise. Elle se présente sous la forme d’un cube qui permet de répondre aux besoins d’internationalisation, de compétitivité et d’innovation pour les organisations logistiques des clients. Le troisième axe de développement a été de renforcer le spectre international de la société. « Nous avons ajouté 15 % de pays en plus », a confirmé Luc Nadal. Des nouveaux marchés qui sont organisés soit par croissance externe soit par croissance organique. Désormais, le groupe est présent au Chili, en Afrique du Sud, en Irak, en Corée du Sud, notamment. Gefco a aussi beaucoup travaillé pour accompagner ses clients sur l’Iran depuis la fin des sanctions. Le quatrième axe de transformation concerne les processus des ressources humaines. Le groupe réunit aujourd’hui 89 nationalités au sein des 13 000 employés et a cherché à intégrer de nouveaux talents tout en privilégiant la formation de ses salariés au travers du digital Learning. Enfin, le dernier axe de transformation du groupe a été une révolution culturelle. « En quittant le groupe PSA, nous nous sommes aperçus que les choses étaient plus difficiles que nous le pensions. Nous avons donc créé un projet d’entreprise pour guider les salariés dans leurs nouvelles actions ».
Dans ce cadre, Gefco veut aussi développer l’innovation au sein de sa structure. Le groupe a lancé l’Innovation Academy qui doit porter les projets novateurs de ses salariés. Un projet qui va au-delà des frontières du groupe puisque Gefco veut intégrer dans les prochains mois deux incubateurs, l’un à Paris et l’autre à Londres pour y découvrir de nouveaux talents.
Devenu un opérateur multi-secteurs et multi carte pour la supply chain, Gefco s’est aussi renforcé dans le ferroviaire en rachetant 700 wagons à une société russe. « Nous investissons dans des wagons et dans des parcs automobiles. Les wagons parce que c’est plus rentable que de les louer sur le long terme et sur les parcs automobiles pour le stockage de véhicules. Hormis cela, nous sommes plutôt une société asset light », a confié Luc Nadal.
Vœux du Ghaam au Havre: Une embellie mais peut mieux faire
À l’occasion de sa traditionnelle cérémonie de vœux, le Groupement havrais des armateurs et des agents maritimes (Ghaam) a salué les résultats obtenus par Haropa au cours de l’année écoulée. Pour Matthieu Dehais, un des vice-présidents du Ghaam, le port du Havre a de nombreux atouts citant le travail des douanes, les outils informatiques innovants ou encore les services portuaires de qualité. Mais tout n’est pas rose pour autant. « Le Havre n’a pas un trafic portuaire à sa hauteur… Que pouvons-nous faire pour que cela change enfin? La première des choses à faire serait tout simplement de changer le regard qui est porté sur notre port… », analyse Benoît Douillet, également vice-président du Ghaam. Le groupement a rappelé son attachement à un certain nombre de dossiers comme la construction d’une chatière à Port 2000 ou encore la mise en service des postes 11 et 12 toujours sur Port 2000. « Il faut une interaction optimale pour relier terre et mer afin de développer et repousser les frontières de notre hinterland mais aussi une part modale du fer et du fleuve à 25 % avec une gare ferroviaire pour desservir sans surcoût le quai des Amériques… » Si Le Havre décharge rapidement ses conteneurs, Benoît Douillet estime que, si les conteneurs ne sont pas acheminés aussi rapidement jusqu’au client final, la performance sera réduite à néant.