Selon la direction générale du département de surveillance des autorités portuaires, le nombre de sinistres maritimes a diminué de 23 % durant les dix dernières années. Soit approximativement d’un quart, compte tenu des chiffres publiés dans le rapport qui brosse un chapitre à part de deux terribles naufrages et d’un accident mortel. D’abord celui du paquebot Costa-Concordia le 13 janvier 2012 qui a provoqué la mort de 32 passagers et membres de l’équipage. Puis, l’incendie du Norman-Atlantic le 28 décembre 2014 avec pour bilan 9 morts et une soixantaine de blessés. Enfin, l’effondrement de la tour des pilotes à Gènes heurtée par le Jolly-Nero le 7 mai 2013 (9 morts et 4 blessés). En chiffres, ce pourcentage représente une baisse de 101 sinistres toujours sur la période 2007-2016. L’idée du rapport qui analyse la situation dans les eaux territoriales et limitrophe est d’examiner les origines des accidents pour comprendre les facteurs qui ont débouché sur une inversion de tendance.
Première constatation: les données sur les accidents dans les eaux territoriales et limitrophes démontrent une situation « contrastante et contrastée », affirment les experts à l’origine de ce rapport. Car si le nombre d’accidents en mer a progressivement diminué d’année en année, le nombre de morts et de blessés en mer a en revanche augmenté durant la période 2011-2013. Pour la direction générale, cette augmentation est liée à la hausse du nombre de sinistres maritimes liés à une hausse des flux de l’émigration clandestine. Autre constatation importante: le déclin progressif de la flotte, l’une des raisons pour lesquelles la baisse du nombre d’accidents ne correspond pas à celle du taux d’accidentalité notamment en ce qui concerne les navires de croisières et les chalutiers.
En 2016, l’année qui ne rentre pas dans la période de diminution globale puisqu’elle représente l’exception, les quelques 272 sinistres maritimes, enregistrés par la direction générale de surveillance, concernent 325 navires dont 18 ont soit coulé soit ont dû être démolis. Ces accidents ont fait 9 morts et 33 blessés. L’année précédente, le nombre de morts était identique mais celui des blessés (41) était en revanche inférieur. Au niveau de la typologie des sinistres, le rapport affirme que l’exemple le plus fréquent est celui du navire qui coule, un scénario à l’origine de 20,5 % des sinistres. Les collusions entre navires ou les chocs avec une structure, comme par exemple la tour des pilotes de Gênes, représentent 17,3 % des sinistres. Les naufrages en mer sont souvent provoqués par des erreurs humaines au niveau de la manutention du navire et des instruments de bord ou d’une surcharge de poids. C’est-à-dire trop de passagers ou de marchandises parfois mal distribués à bord, d’où une instabilité du navire. En ce qui concerne la marine marchande, les accidents – collusions, chocs – sont liés au manque de respect des normes en vigueur au niveau international sur la prévention des naufrages en mer.