« Chef de Baie 4, anse Saint-Marc 3, La Repentie, ce sont des investissements qui montrent la confiance du port dans l’avenir ». Philippe Joussemet, président de l’Union maritime, est enthousiaste en évoquant les projets du port. Il rappelle que, depuis que le port a changé de statut en 2006, son activité a progressé chaque année, à l’exception de la campagne céréalière catastrophique de 2016. « Mais, en dehors de ce problème structurel, la place portuaire a un vrai dynamisme. Et ce dynamisme est dû aussi à la concertation et la confiance entre le port et l’Union maritime. »
Le futur hub logistique pour la pâte à papier, dont BLP aura la charge, a déjà pris ses marques et répond à une demande de l’Europe du Sud. Et l’anse Saint-Marc 3 vient conforter la position de La Rochelle en matière de colis lourds. « Dès la mise en service du deuxième quai de l’anse Saint-Marc, le terre-plein a été aussitôt utilisé pour les stocker, rappelle-t-il. Nous avons jusqu’à trois bateaux par semaine pour décharger des éoliennes. Nous avons besoin de davantage de stockage. Et si le projet éolien offshore d’Oléron se réalise, toute cette partie du port sera une zone logistique ».
« Être de plus en plus vertueux »
La consolidation des accès par dragage et déroctage répond, selon Philippe Joussemet, à la nécessité de conserver l’attrait du port. « Il y a une quinzaine d’années, nous recevions surtout des navires de 8 000 à 10 000 t. Aujourd’hui, ceux de 30 000 à 35 000 t sont de plus en plus fréquents. Et là, ça profite à toutes les entreprises portuaires et à toute l’économie ».
Quant à la concertation lancée par le port, l’Union maritime y adhère pleinement, et ce depuis que l’idée a été évoquée par le Directoire. Philippe Joussemet rappelle que l’initiative est d’autant plus remarquable que le port n’avait pas l’obligation légale de s’y soumettre. « Cela permet à tout le monde de débattre et de faire ses remarques bien en amont de la réalisation des chantiers prévus. » Il rappelle aussi que, jusqu’à présent, la seule consultation prévue se faisait par la mise à l’enquête publique d’un programme. Mais le projet était déjà ficelé et il n’était plus possible de le modifier. Là, la concertation se fait très en amont. Pour marquer son soutien à la démarche, l’Union maritime a même adressé un courrier à la Commission nationale du débat public.
Enfin, les membres de l’union se sont fortement impliqués dans la charte de développement durable proposée par le port. « Plus de 40 entreprises y ont déjà adhéré. Elles s’engagent parce qu’elles sont intéressées, avec une volonté affirmée d’être vertueuses ». L’union partage l’animation de la démarche avec le port. C’est lui qui rencontre chaque entreprise afin d’expertiser leurs déchets, leurs besoins, les possibilités d’échange et de complémentarité entre elles.
La charte liste 54 points permettant aux entreprises de devenir plus vertueuses. Parmi ceux-ci, certains peuvent paraître basiques, comme le fait ne pas oublier d’éteindre les lumières avant de quitter les bureaux. « Ça peut sembler dérisoire, mais ça crée un état d’esprit, une dynamique », souligne Philippe Joussemet. « Il y a une vraie prise de conscience sur le développement durable ».