Renforcer la compétitivité des ports italiens et revoir le rôle d’Assoporti, l’association des autorités portuaires transalpines. Durant la première assemblée plénière depuis l’élection de son nouveau président Zeno D’Agostino également patron du port de Trieste, l’association a affronté ces deux thèmes importantes liés à l’après-réforme. Car avec l’introduction des nouvelles règles, Assoporti doit estiment les présidents des autorités, avoir des compétences plus élargies et plus spécifiques. Seul problème: le manque de cohésion autour de ce projet. A Gênes par exemple, Paolo Emilio Signorini président du port, sponsorise l’idée d’une association transformée en une sorte de MEDEF, c’est-à-dire une confédération des autorités portuaire capable de s’imposer comme un interlocuteur incontournable auprès du gouvernement mais aussi en Europe. D’autres en revanche, estiment que l’association doit devenir une sorte de syndicats chargé de négocier les contrats de travail des différentes catégories portuaires et de gérer les structures des autorités. D’autres encore, ont les idées confuses. « Assoporti est l’interlocuteur capable de mettre de l’huile dans les moteurs du système portuaire et de contribuer à sa force. Nous devons faire passer un message important maintenant: le système portuaire concerne tout le pays » a déclaré Zeno D’Agostino. Dans son discours, le nouveau président d’Assoporti a souligné l’importance et la multiplicité des défis auxquels sont confrontés les ports. Au chapitre par exemple des trafics maritimes, la partie conteneur est caractérisée par une concentration quasi oligopolistique. La question du gigantisme qui favorise l’économie d’échelle pour les compagnies de navigation se transforme en revanche en une déséconomie d’échelle pour les ports et en rebond, tout le territoire environnant les zones portuaires. Enfin, la question des armateurs et des fonds d’investissements qui déposent les terminaux dans leurs chariots à roulette modifie la donne pour les opérateurs portuaires. L’absence en effet de dispositifs précis au niveau international oblige les ports à se plier aux exigences des armateurs peine l’exclusion des zones de trafic estime Zeno D’Agostino. « Il faut renforcer le rôle administratif et gestionnaire des autorités portuaires avec des normes précises » a souligné le président d’Assoporti.
Autre point important: la Route de la Soie version 2013 et la présence chinoise dans le secteur portuaire et logistique italien. Pour le patron du port de Gênes, les nouvelles directives européennes en matière d’investissements pourraient faire chuter l’apport de capitaux étrangers dans tous les pays de l’Europe du sud et notamment l’Italie. D’où la nécessité de surveiller étroitement les discussions en cours. « Il faut aussi savoir que dans certains cas, les investisseurs étrangers pourraient prendre le contrôle ou exercer leur influence sur les entreprises européennes spécialisées dans les technologies, les infrastructures, la production ou les informations sensibles », a déclaré Paolo Emilio Signorini. Autre souci pour les Italiens: l’absence d’un représentant italien au sein de l’Espo, l’European Sea Ports Organisation qui pénalise leur participation au sein des discussions notamment au niveau stratégiques.
Autonomie financière
Les représentants des ports italiens ont également abordé le thème de l’autonomie financière des autorités portuaires italiennes, l’un des grands sujets de dispute avec le gouvernement lors de la mise en œuvre du projet de réforme. Enfin, l’importance de la Méditerranée sur la scène maritime internationale et « son potentiel de séduction pour les investisseurs publics et privés dans le secteur des transports et de la logistique », a souligné Sergio Prete, président du port de Tarante (Pouilles). Pénalisés par des infrastructures obsolètes, les ports du Mezzogiorno subissent de plein fouet la concurrence des sites de la partie méridionale et orientale de la Méditerranée. D’où l’urgence d’invertir la tendance en demandant au gouvernement d’effectuer des investissements ciblés et de se retourner aussi vers le privé.