En décembre 2016, la revue LNG World Shipping a annoncé des perspectives positives pour l’année 2017. Le journal évoque cinq raisons d’être optimiste pour l’année 2017. La première raison tient aux réductions de coût que les sociétés ont réalisées au cours des années passées. La deuxième concerne la nouvelle position des États-Unis. En prévoyant des investissements importants, les pétroliers américains pourraient se placer sur le marché de l’exportation. La troisième est l’adaptation de la production à des coûts moindres. La quatrième vise la production qui devrait augmenter à une moyenne de 2 %. Enfin, la dernière raison a été de voir en cette année de nouvelles vagues de fusion-acquisition enter les producteurs de pétrole.
Des prévisions qui ne se sont pas forcément réalisées. Jusqu’en septembre, le prix du baril n’a cessé de varier pour atteindre en septembre son niveau le plus bas à 42 $/baril. Les courbes des indices des taux de fret le montrent. Jusqu’au début du mois de septembre, la baisse a été généralisée tant pour le brut que pour les produits blancs. Au dernier quadrimestre, les choses se sont inversées. Le prix du baril est revenu à des niveaux au-delà des 50 $/baril. Une hausse liée à la baisse de production des pays membres de l’Opec et qui a eu des effets importants sur le marché du transport maritime.
En cette fin d’année, la situation s’annonce sous de meilleurs auspices. Les analystes notent une hausse en raison des exportations américaines du pétrole de schiste. « Les exportations de brut vers la Chine, par exemple, ont grimpé à 450 000 barils par jour en octobre, selon les statistiques gouvernementales des États-Unis. C’est une hausse de 100 000 barils par jour par rapport au record précédent, établi en avril. Ces flux importants vers des destinations lointaines ont fait grimper les prix des pétroliers », ont commenté les analystes de JBC Energy à l’AFP. Une hausse des exportations américaines qui a profité aussi aux transporteurs de produits raffinés, mais dans une moindre mesure. Les destinations restent identiques à ce qu’elles étaient précédemment et se répartissent entre l’Asie et l’Amérique du Sud.
Avec des taux de fret en chute libre au cours du premier semestre, la filière maritime du pétrole est entrée dans une vague de consolidation. L’augmentation de la flotte mondiale a bousculé le marché, expliquait le président de Frontline, Robert Hvide Macleod, dans le rapport semestriel de l’armement. Et les perspectives pour le troisième trimestre n’étaient pas bonnes, selon le président de Frontline. Dans ce contexte, dès la première moitié de l’année, des projets de fusion-acquisition sont apparus. Teekay Tankers a annoncé le 31 mai une fusion par échanges d’action avec Tanker Investment Limited. Prévue pour la fin de l’année, cette fusion n’est toujours pas active. D’autre part, DHT Holding et BW Group ont prévu de créer une structure avec l’ensemble de la flotte de VLCC de BW Group. Cette manœuvre permet au groupe BW de disposer de 33,5 % des actions du groupe DHT.
Et pour 2018, une fois encore, les perspectives sont bonnes. Pour les professionnels de la filière, « si les conditions du marché s’annoncent meilleures, il reste encore des défis à relever ». En effet, après avoir enregistré une augmentation de la flotte de 5 % en 2017, ce chiffre ne devrait pas dépasser 4 % en 2018. L’économie du marché pétrolier repose donc sur les décisions de l’Opep. Selon les dernières informations, la réduction de la production des pays membres devrait s’étendre jusqu’à la fin 2018, ce qui pourrait avoir pour effet de transférer une partie de la flotte depuis le Moyen-Orient en Atlantique et donc de concurrencer les taux des Suezmax. Pour l’agence Moody’s, la hausse récente du prix du pétrole n’est pas attendue avec des hausses importantes pour le secteur. « Les prix ne devraient pas augmenter beaucoup dans les premiers mois de 2018 », indique Moody’s. Il reste que les compagnies maritimes vont devoir profiter de la moindre hausse. En 2017, le taux de fret spot d’un Aframax est tombé à 12 617 $/j, contre 20 720 $/j en 2016. Pour les Suezmax, ce taux a perdu 10 000 $ passant de 24 807 $/j en 2016 à 14 214 $/j en 2017.