Le « Programme d’investissement d’avenir » a, en 2016, investi 300 M€ dans le secteur de l’éolien flottant, dans le cadre d’un engagement financier global de l’État de plus d’un milliard. La puissance publique a donc souhaité envoyer aux acteurs privés un signal fort quant à l’émergence de ce marché.
L’objectif de ce Programme et de ces financements est de constituer des filières industrielles capables de réussir sur ce marché en émergence, qu’il soit en France ou à l’export. Il ne faut cependant pas aujourd’hui considérer que l’essentiel est fait, bien au contraire. Il reste encore à réaliser la notification communautaire des aides d’État, exercice engagé avec les partenaires des projets, à lever les risques dans le cadre des études avant la décision finale d’investissement, et enfin à réaliser les projets.
Si l’éolien offshore flottant représente une nouvelle frontière dans le domaine des énergies marines, il ne faut pas sous-estimer la capacité des autres technologies de production d’énergies renouvelables à avancer rapidement. Cette technologie dispose d’atouts majeurs: le premier est que l’éolien offshore flottant s’appuie, pour les aérogénératrices, sur les développements déjà réalisés pour l’éolien offshore fixe. Certes, dire que l’éolien offshore flottant ne serait que de l’éolien offshore standard où le mât serait remplacé par un simple flotteur serait une vision bien évidemment réductrice de toutes les difficultés, de tous les risques qui restent à lever: faire fonctionner des objets de plusieurs centaines de tonnes et de plusieurs centaines de mètres de diamètre dans un milieu aussi hostile que peut l’être la mer. Le second atout est la compétence des acteurs français et plus largement européens dans le domaine de l’offshore en général.
Mais le véritable enjeu se situe dans la capacité qu’auront les fermes pilote à convaincre le marché, qu’il soit national mais surtout international, de la pertinence de cette technologie. C’est pourquoi, au-delà de l’objectif de rapidité, il ne faut pas oublier celui de la réduction ou de la maîtrise des coûts d’investissement et de fonctionnement. C’est un sujet sur lequel nous sommes en phase avec les partenaires des projets.
Comme dans toute aventure industrielle, il y a une prise de risque majeure pour l’ensemble des acteurs, qu’ils soient publics ou privés. C’est le rôle du Programme d’investissement d’accompagner cette prise de risque car nous sommes, j’en suis persuadé, sur le point d’entrer dans une nouvelle ère énergétique. Si demain les énergies renouvelables deviennent un élément majeur du paysage énergétique, ce ne sera pas sur la base de la seule volonté politique, mais bien parce que les solutions développées dans le cadre de cette transition sont économiquement les meilleures.