Neoline veut transporter du fret « hors norme » à la voile

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Abandonné au début du xxe siècle pour des questions de ponctualité imposées par les logiques industrielles, le transport de marchandises à la voile pourrait faire son retour en 2019-2020 pour rallier l’estuaire de la Loire et la côte Est des États-Unis. C’est en tout cas l’ambition de la start-up nantaise Neoline, fondée en 2011 par un pool d’officiers de la Marine marchande, dont Michel Pery, son président, qui a bourlingué durant vingt-six ans sur les mers du globe à la barre de cargos, de rouliers et du trois-mâts Belem. L’appel d’offres pour la construction de deux « neoliners » pourrait être lancé à l’automne 2018 pour une première livraison fin 2019-début 2020. D’ici-là, les protagonistes du projet finalisent le business plan.

« Nous réalisons des devis, des pré-cotations, travaillons sur l’offre commerciale et allons chercher les financements auprès d’industriels, de chargeurs de fonds d’investissements spécialisés dans le shipping », explique Jean Zanuttini, directeur général de Neoline. Le budget est estimé à 72 M€ pour les deux navires, soit un coût supérieur de 20 % à un cargo classique. « En revanche, il permettra d’économiser le poste carburant qui représente de 35 à 50 % des coûts d’exploitation d’un navire habituel », assure-t-il.

Doté d’un double gréement rabattable et d’un moteur hybride pour les manœuvres portuaires, le Neoliner disposera d’une voilure de 3 850 m2 qui devrait lui permettre d’effectuer des traversées océaniques en douze jours à une vitesse de 11 nœuds, en diminuant la consommation de carburants de 90 %! Le Neoliner bénéficiera aussi du durcissement des réglementations environnementales européennes qui imposent aux armateurs d’investir dans de nouvelles motorisations ou de traiter les rejets. Jusqu’ici concentrées sur la zone Seca (Manche, mer du Nord et côte Est des États-Unis), ces dispositions seront élargies à l’horizon 2020 à l’ensemble du monde.

Parmi les trois cents prospects (chargeurs et transitaires) contactés, 35 % auraient affirmés « un intérêt fort à moyen pour le projet ». Une quinzaine d’industriels du Grand Ouest aurait fait part de ses besoins pour une solution qui aurait l’avantage d’éviter des remontées terrestres coûteuses jusqu’aux port d’Anvers ou de Zeebrugge.

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