Globalement, le système portuaire américain n’a pas connu une année 2016 à l’image des autres continents. Dans la partie septentrionale, hormis Los Angeles, les plus grands établissements affichent des pertes de trafic. Ainsi, New York, Long Beach et Vancouver voient leur résultat s’amoindrir.
C’est surtout dans la partie centrale du continent que les choses se sont mal passées en 2016. Au mois de juin, le gouvernement panaméen a ouvert le nouveau jeu d’écluses pour permettre le passage de navires plus grands par l’isthme. Des travaux qui devaient permettre aux ports panaméens de jouer un rôle encore plus important. Au final, sur l’année, Balboa, Manzanillo, voire Colon n’ont pas su tirer profit de ce nouveau canal et ont vu leur trafic fondre. De plus, en 2016, des ports comme Kingston ou Cartagena, en Colombie, ont suivi cette tendance de réduction du nombre de conteneurs manutentionnés. Depuis plusieurs années, le débat de savoir qui sera un hub intercontinental dans les Caraïbes a mis en avant la position stratégique du port de la Jamaïque. Pour les analystes de la Commission économique pour l’Amérique latine de l’ONU (Cepal), ce loupé de la première année devrait se rattraper dès 2017. Dans cette région des Caraïbes, les deux ports français d’Outre-Mer se portent relativement bien. La Guadeloupe a vu son trafic faire un bond de plus de 30 %, quant à la Martinique, elle perd 3,8 % à 153 453 EVP.
Dans la partie méridionale du continent, la situation semble avoir été calquée sur celle des parties Nord et centrale. Sur la côte Est de l’Amérique du Sud, Santos, au Brésil, et Buenos Aires, en Argentine, ont fait face à un coup de frein relativement brutal. À l’ouest, Callao et San Antonio sont dans une meilleure position et affichent des taux de croissance entre 8 et 10 %. Il semble que les ports brésiliens ont largement souffert dans la filière conteneurisée cette année avec des pertes dans une grande partie des principaux établissements. Paranagua, Rio Grande, Rio de Janeiro et Fortalerza sont à la baisse. Itajai, dont la bonne performance lui permet désormais d’entrer dans le club des millionnaires, et Suape viennent compenser ces baisses sans que, pour autant, le bilan conteneur du Brésil soit positif en 2016.