Il s’agit du continent le plus pauvre de la planète en matière de conteneurs. Avec six ports dépassant le million d’EVP, l’Afrique est surtout dominée par les terminaux à l’est et au nord de son continent. Les premiers sont en Méditerranée et profitent d’une position pour jouer un rôle de hub entre l’Europe et l’Afrique. C’est le cas, par exemple, de Tanger Med ou de Port Saïd. Les autres grands complexes portuaires sont surtout sur l’Est du continent. Durban et Mombasa voire Dar es Salaam. À l’est de l’Afrique, Port Réunion et Port Louis se battent pour devenir des hubs régionaux. CMA CGM a choisi Port Réunion quand MSC a opté pour Port Louis, à Maurice. Les travaux récents dans ce dernier port ont quelque peu ralenti les trafics en 2017. Avec son nouveau quai, Port Louis va offrir une plus grande longueur de quai que La Réunion.
Quant à l’ouest, les velléités des uns et des autres de devenir des hubs régionaux sont loin d’être jouées. Si aujourd’hui le complexe portuaire de Lagos, au Nigeria, le place à la tête des ports ouest-africains, c’est principalement dû au marché gigantesque que le Nigeria offre. Et pourtant entre Dakar, Abidjan, Lomé, Kribi et Pointe Noire, les solutions sont importantes. L’annonce par le président de DP World d’engager les travaux sur le port du futur de Dakar pourrait lui donner une longueur d’avance. À Abidjan, les travaux d’approfondissement du chenal et la construction du second terminal à conteneurs va lui permettre de disposer d’une situation centrale. Encore faudra-t-il que le port sache attirer aussi les trafics des pays enclavés qui semblent déserter le port ivoirien. Et l’entrée en service de Kribi, dont le concessionnaire, le groupe Bolloré, a pris possession de son terminal en juillet, va disposer de tous les avantages face à ses concurrents. Il servira de base avancée pour le marché camerounais mais aussi de hub sur la région avec des capacités nautiques naturelles importantes.
Certains analystes imaginent que demain l’Afrique pourrait être un des grands hubs mondiaux sur une route de l’Équateur. Le point le plus proche à l’est du canal de Panama, après les Caraïbes est Dakar et non pas l’Europe. De là à imaginer que les transbordements pourraient descendre jusqu’à Dakar au lieu de la Méditerranée, il n’y a qu’un pas, mais qui ne se fera qu’avec des capacités supplémentaires pour traiter plusieurs millions d’EVP par an.