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Lors de son audition au Sénat le 20 juillet 2017, la ministre des Transports Elisabeth Borne a détaillé sa feuille de route. Celle-ci a pour ambition de « changer l’action de l’État » dans le domaine des transports en relevant un double défi: « préparer l’avenir mais dans un contexte budgétaire très contraint ». La politique des transports doit être « repensée » en privilégiant la recherche de solutions adaptées aux nouveaux besoins de mobilité et « en agissant dans le cadre d’une exigence environnementale accrue où la décarbonation constitue un impératif stratégique ».

Ces préliminaires ont conduit la ministre à marteler qu’il fallait revoir les priorités en matière d’investissements dans les transports en privilégiant l’entretien et à la modernisation des réseaux existants ferroviaires, routiers ou fluviaux et en cessant la course à la construction de nouvelles infrastructures alors que les budgets de l’État et de l’AFITF ne le permettent pas. La feuille de route de la ministre s’inscrit ainsi dans la suite des annonces du président de la République et du Premier ministre.

Interrogée à deux reprises sur le projet de canal Seine-Nord Europe par les sénateurs, la ministre a fini par indiquer qu’elle ne « pouvait faire part d’aucun avis ou décision à ce jour » mais qu’il y aurait « un débat avec les collectivités notamment sur les 750 M€ gagés par des recettes que le gouvernement a du mal à cerner aujourd’hui ». Elle estime que les règles concernant les financements européens pour Seine-Nord ou Lyon-Turin ne sont pas « si contraignants » concernant leur utilisation dans un délai fixé ni par rapport à un lancement impératif des travaux avant une date-butoir, contredisant ainsi l’analyse du coordinateur européen pour le corridor mer du Nord-Méditerranée.

Force est de constater que pour la ministre, les transports sont la route, le chemin de fer, l’aérien bien davantage que la mer, le fleuve ou les ports. Sur ces derniers, « il faudra réfléchir à leur modèle économique aujourd’hui fragilisé dans la compétition européenne ». Elle a continué: « La France doit montrer la voie d’un secteur maritime décarboné, responsable et à la pointe des nouvelles technologies. Cette recherche d’un transport plus respectueux de l’environnement devra se faire dans le cadre des organisations internationales afin de tenir compte de la concurrence mondiale. Et cela même si aujourd’hui on ne peut pas dire qu’on ait un soutien massif de l’ensemble des pays pour faire dans le secteur maritime ce qui a été très bien fait dans le secteur aérien avec un engagement sur le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre à partir de 2020 ».

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