Les liaisons ferroviaires entre l’Europe et la Chine se développent de plus en plus. L’objectif est d’arriver à un départ quotidien pour assurer un service régulier fiable et rapide entre les deux continents. « La route de la soie joue un rôle important dans la logistique entre l’Europe et la Chine aujourd’hui. Les clients veulent réduire le temps de transport tout en bénéficiant d’un service de qualité. Le port de Riga apporte une nouvelle voie vers la Chine par le train, qui offre une réelle compétitivité », indique Martynas Kersys, directeur général de Gefco pays baltes.
Une offre qui se développe
Cette première opération a été réalisée à la demande d’un client. « Nous avons une approche clientèle sur ces services. Nous le proposons comme une prestation au même titre que les autres possibilités », nous confie Paul-Henri Fréret, vice-président exécutif de la zone Asor. Après le premier train, Gefco a aussitôt développé son offre. « Nous avons ouvert des bureaux à Chengdu et Chongqinq pour de nouveaux clients », continue le vice-président. L’activité principale de Gefco sur ces trafics concerne des véhicules à quatre ou deux roues. Le commissionnaire français n’opère pas le train mais développe l’aspect commercial. L’ouest de la Chine est largement défavorisé par rapport aux autres régions du pays. « L’ouverture de cette voie ferroviaire est un gain pour les clients qui veulent se développer dans cette partie du pays. » En outre, continue Paul-Henri Fréret, de nombreux constructeurs automobiles disposent d’usines dans le centre du pays, non seulement vers Xian, mais aussi dans le Nord, aux alentours de la capitale, Pékin. Avec la remontée des taux de fret maritime, l’utilisation de la voie ferrée devient avantageuse. « Dans ces conditions, le calcul des constructeurs est serré et fait parfois pencher la balance du côté du ferroviaire. » Certes, le maritime reste moins cher sur la totalité de la chaîne logistique, mais en intégrant les coûts de stockage des conteneurs CKD dans la production automobile et en ajoutant la régularité et la sécurité du transport, la marge par rapport au maritime se réduit. Le transport par mer reste plus avantageux, mais cet élément dépend aussi du taux de fret. De plus, depuis l’Europe, les constructeurs envoient des pièces détachées pour les sites de production locaux et trouvent en retour du fret, ce qui réduit sensiblement le coût de chaque transport. « Nous proposons aujourd’hui cette alternative, mais il faut rester conscient que les volumes par voie ferroviaire restent marginaux par rapport au maritime. Dans les cinq prochaines années, en fonction du développement de ce mode de transport, cette route peut néanmoins changer les choses. Il faut malgré tout relativiser les choses », indique Paul-Henri Fréret. En opérant des trafics pour l’automobile, la mise en service de trains avec des wagons spécifiques pour l’automobile pourrait être une nouvelle voie de développement pour cette nouvelle route de la soie. « Il reste de nombreux obstacles à lever pour arriver à cette solution. » Il n’existe pas pour l’instant d’installations qui permettent de faire des ruptures de charge sur le trajet.
Des infrastructures à améliorer
Par ailleurs, la mise en service de wagons spécialisé en roulier devrait apporter des trafics allers et retours, ce qui n’est pas le cas pour le moment. « C’est pourquoi, aujourd’hui, nous avons préféré utiliser la solution conteneurs pour nos clients. » Paul-Henri Fréret regarde aussi avec lucidité l’état des infrastructures entre les deux continents. Les différences d’écartement des rails entre les pays, notamment entre la Chine, la Russie et certains pays d’Europe sont nombreuses. À chaque changement d’écartement de rails, il faut prévoir un transbordement. Les investissements à réaliser sont encore nombreux atteste le vice-président exécutif de Gefco Asor. « Dès lors que les autres groupes de commission en transport comme Kühne + Nagel, DHL ou Panalpina regarderont ce projet avec attention et qu’ils s’unissent pour développer cette alternative, le projet se développera. » Selon Paul-Henri Fréret, les nouvelles réglementations en matière de transport routier sont un autre élément en faveur du ferroviaire en Chine,. Il appartient désormais aux opérateurs à s’emparer de ce projet pour que le politique et l’économique tirent ensemble le train du développement dans la même direction.