Je souhaite réagir à votre article paru dans la Lettre hebdomadaire du Journal de la Marine Marchande sur le projet de nouvelle route de la soie. L’attitude réticente de certains parlementaires européens vis-à-vis de cette initiative est une aberration. Les liaisons ferroviaires entre l’Europe et l’Extrême-Orient existent depuis que le train s’est imposé comme un mode de transport. Le Transsibérien a créé un lien entre les deux extrêmes du continent eurasiatique qui s’est développé au cours des années, même à l’époque du bloc de l’Est. Craindre que ce projet soit un mode de colonisation économique de la Chine sur l’Europe, voire sur d’autres parties du monde, n’a aucun sens. Il faut voir dans ce projet une opportunité pour l’ensemble des acteurs du transport de développer une nouvelle route entre l’Europe et l’Asie. Il est urgent que les pouvoirs publics et les sociétés privées européennes s’en emparent. Cette peur d’un « péril jaune new wave » est dépassée. Ce lien ferroviaire s’impose comme une offre de transport qui s’intègre entre l’aérien et le maritime si nous l’envisageons sous un aspect tarifaire. Qui s’est élevé contre la prise de participation de sociétés chinoises ou dubaïotes dans les ports ouest-européens? En développant une stratégie portuaire en Méditerranée et en Afrique de l’Est, en Asie et en Amérique du Sud, la Chine mène une stratégie qui peut s’assimiler à une colonisation par comptoirs.
L’initiative One Belt One Road est une ouverture vers l’Est. Les réactions négatives face à ce projet devenant réalité ne sont qu’un relent de protectionnisme national, voire européen. Il faut mettre à bas ces peurs moyenâgeuses et s’ouvrir sur notre siècle.