Lettre du JMM n° 14 – 12 juin 2017
Ce qui a changé: La crise ouverte le 5 juin avec la rupture des relations diplomatiques décidée par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahrein et l’Égypte à l’encontre du Qatar se poursuit. Accusant le Qatar de financer le terrorisme et d’être trop proche de l’Iran, rival régional du royaume saoudien, ces pays du Golfe ont fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec l’émirat, lui imposant aussi de sévères restrictions aériennes. D’autres pays situés en dehors de la péninsule arabique, comme les Maldives ou la Libye, se sont joints à ces efforts d’isolement du Qatar.
Pour contourner les Émirats arabes unis dont les ports sont fermés à tout trafic maritime avec le Qatar, deux lignes ont été ouvertes mi-juin entre le port Hamad de Doha et les ports omanais de Sohar et Salalah.
Le 23 juin, le Koweït, qui joue un rôle de médiateur, a présenté à Doha une liste de 13 demandes qui sont des préalables à une levée du blocus économique et politique. Le Qatar a dix jours pour se conformer à ces exigences et n’a fait aucun commentaire, tandis que l’Iran et la Turquie s’en sont indignés. Ces deux pays ont aussi envoyé des tonnes de vivres au Qatar qui importe une grande partie de ses biens de consommation courante. Les États-Unis tentent de leur côté d’apaiser les tensions. L’administration américaine a mis en garde sur le fait que le Qatar aurait du mal à satisfaire certaines demandes et enjoint Riyad de réduire la liste à des requêtes « raisonnables et recevables ».