Pour les armateurs, l’accessibilité des porte-conteneurs de 14 000 EVP par ce nouveau canal devrait susciter des réflexions sur les services qui relient l’Asie, l’Amérique du Nord et du centre et l’Europe. Du côté des autorités portuaires et des manutentionnaires, l’entrée dans les eaux caribéennes de ces nouveaux navires pourrait modifier le rôle des places portuaires: devenir le hub international de connexion entre l’Asie, les Amériques et l’Europe. Dès le début de la décennie, des ports comme Kingston et Puerto Rico ont senti le vent changer et ont tenté de se placer comme futur hub.
Chacun tente de se placer
Le 26 juin 2016, le nouveau jeu d’écluses du canal de Panama a été inauguré. Après presque dix ans de travaux, le passage au travers de l’isthme de l’Amérique centrale pour des navires allant jusqu’à 14 000 EVP s’est concrétisé. Et les plans prévus par les armateurs et les opérateurs portuaires ne se sont pas réalisés. L’économie mondiale redémarre difficilement après la crise de 2008. Les échanges internationaux ne progressent plus au même rythme qu’au début du siècle. Les armateurs attendent de voir la situation se redresser avant de réorganiser tous leurs services. Certains ont apporté des modifications mais sans que cela ne génère une véritable révolution sur les services. Quant aux ports, ils continuent de fourbir leurs armes. Même si l’effet canal de Panama se fait attendre pour les ports français des Antilles et de la Guyane, le potentiel de développement existe bel et bien et demeure. Chacun tente de se placer. En Martinique et en Guadeloupe, les travaux sur les terminaux continuent avec des investissements pour accueillir demain des navires de plus grande taille. Les ports des départements français d’Amérique jouent la carte du pragmatisme et considèrent leur place dans un environnement concurrentiel difficile. Ils veulent s’imposer comme hub régional. En outre, avec la création du conseil interportuaire, ils imaginent leur avenir ensemble pour offrir une complémentarité.