Les priorités de la politique maritime européenne d’ici à 2020

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La présidence maltaise de l’Union européenne (UE) a organisé les 28 et 29 mars à La Valette « une conférence de haut niveau sur le secteur maritime ». Cette réunion a rassemblé les ministres concernés des États membres de l’UE, des représentants de la Commission européenne dont Violetta Bulc, du Parlement européen, de l’industrie, le secrétaire général de l’Organisation maritime international (OMI).

« La déclaration de La Valette sur la politique maritime de l’UE » constitue le résultat des échanges des deux jours de réunion. Le préambule rappelle « les objectifs continus de l’UE et de ses États membres pour garantir un niveau élevé et uniforme de la sécurité et de la sécurité maritime », ainsi que « la contribution importante à l’économie européenne du transport maritime et de ses activités connexes, y compris les ports ». Cette déclaration fixe les priorités de la politique maritime de l’UE d’ici à 2020 en fonction de trois priorités: compétitivité, décarbonisation, digitalisation.

Concernant la compétitivité, elle « rappelle que des ports modernes et bien connectés ainsi qu’un transport maritime à courte distance efficace jouent un rôle clé pour préserver et attirer de nouvelles industries et activités logistiques », pour relier les régions au sein du marché intérieur de l’UE et pour soutenir l’écologisation des transports. Elle « insiste sur le besoin de stimuler la création d’un réseau de corridors de transport multimodaux connectant les zones industrielles, périphériques et insulaires et présentant des équipements de transbordement modernes, des infrastructures portuaires efficaces et durables, des évolutions vers l’automatisation et des technologies avancées, encadrées législativement et administrativement de façon appropriée ». Une meilleure compétitivité passe aussi par une amélioration des conditions de travail et un traitement équitables des gens de mer en appliquant « efficacement » la Convention du travail maritime de l’OIT (MLC 2006). Le texte « souligne la nécessité d’accroître la participation des femmes dans le secteur du transport maritime ».

Promotion de l’usage des carburants alternatifs

Concernant la digitalisation, la déclaration rappelle « la nécessité d’une pleine et rapide mise en œuvre de Blue Belt ». Le texte « invite la Commission à proposer un suivi approprié de la révision de la directive sur les formalités applicables aux navires à l’entrée et à la sortie des ports, y compris en introduisant un e-Manifest par l’intermédiaire d’un environnement harmonisé de guichet unique maritime européen, dans l’objectif de créer un espace européen de transport maritime sans barrière et d’améliorer l’efficacité et l’attractivité du secteur du transport maritime ».

Concernant la décarbonisation, le texte « invite les États membres et la Commission à travailler en vue de l’adoption en 2018 d’une stratégie initiale ambitieuse de l’OMI sur la réduction des émissions de GES des navires, prenant ainsi en considération l’objectif de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement planétaire bien en dessous de 2°C ». Le texte « soutient les initiatives de la Commission pour la promotion de l’usage des carburants alternatifs et des énergies renouvelables pour le transport maritime, notamment des normes harmonisées pour le soutage en GNL dans les ports européens, afin d’améliorer les performances environnementales du secteur et d’être en conformité avec les exigences mondiales en termes d’émissions, en particulier les plafonds d’émissions de soufre adoptés par l’OMI ». La déclaration « soutient le travail de la Commission pour stimuler le rôle des ports dans l’écologisation du transport maritime et souligne la nécessité d’un soutien financier pour les investissements » tels que l’électricité de quai ou toutes autres infrastructures d’avitaillement en carburant alternatif.

Réussir la numérisation du maritime en Allemagne

La 10e conférence dédiée au maritime en Allemagne a réuni 700 acteurs de la politique et de l’économie le 4 avril à Hambourg. Le passage du secteur maritime au numérique a été au cœur des débats. La numérisation est l’un des neufs « piliers » de développement du secteur, tels que définis dans l’Agenda maritime 2025. Angela Merkel a garanti un important soutien fédéral au monde maritime pour réussir sa numérisation. Elle a souligné l’importance névralgique du secteur pour l’économie allemande et a plaidé en faveur d’un commerce international « libre et équitable ». L’État fédéral va débloquer 350 M€ pour relier les ports à un réseau fibre optique à très haut débit. En décembre, le ministre des Transports avait déjà annoncé le déblocage de 9 M€ pour la création d’un « centre maritime allemand » pour la recherche et la formation à Hambourg. « Hambourg doit devenir le cœur maritime de l’Allemagne », a souligné le ministre. La ministre de l’Économie a annoncé l’attribution de 100 M€ supplémentaires au financement de start-ups et de projets dans le secteur maritime. « Seule la maîtrise des savoir-faire technologiques nous permettra de rester en tête », a-t-elle affirmé, ceci alors que le syndicat IG Metall avait manifesté la veille pour rappeler que la numérisation ne doit pas se faire sur le dos de l’emploi.

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