Le marché souffre de l’augmentation des sinistres

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Dans son rapport publié après la réunion de printemps qui s’est tenue à Hambourg en mars, Iumi a constaté une hausse des sinistres survenus au cours des derniers mois. L’organisation mondiale des assureurs a procédé à un examen par catégorie d’assurances.

S’agissant des assurances corps, Iumi note que pour la seconde année consécutive, le nombre de sinistres a encore augmenté en 2016. « Après avoir enregistré des baisses de sinistres pendant quelques années, la situation s’est inversée en 2015 avec une nouvelle hausse », note Iumi. Dans le même temps, la baisse des pertes totales a continué en 2016, même si 2015 a été une exception avec une légère hausse. L’assurance corps de navires a montré une baisse de la fréquence mais une augmentation du montant de ces sinistres. Jusqu’en 2015, indique Iumi, les sinistres dans leur majorité ont été causés par les conditions météorologiques. Cependant, l’échouement et les problèmes liés aux machines enregistrent une croissance importante au cours des derniers mois. De plus, continue Iumi, les explosions et les incendies demeurent toujours des causes importantes dans les pertes des navires.

Du côté des facultés, la situation n’est guère meilleure. La nouvelle génération de navires de type ULCS (Ultra Large Container Ships), avec des capacités dépassant les 20 000 EVP, transporte parfois des valeurs cumulées pouvant aller jusqu’à 985 M$. « Cela représente des risques importants pour les souscripteurs facultés et cela va aller en augmentant », note Iumi dans son rapport trimestriel. Et pour mettre en perspective l’évolution de la valeur des marchandises assurées, Iumi cite le cas du MSC-Flaminia. Ce navire, d’une capacité de 3 000 EVP, a pris feu en Atlantique en 2012 alors qu’il devait entrer en Manche. À titre d’exemple, la valeur assurée des marchandises à bord de ce navire a été estimée à 115 M$.

Valeur des marchandises transportées et stockées

Les assureurs sont confrontés à la valeur des marchandises transportées mais aussi à celles stockées dans les ports. « Et cela est d’autant plus vrai dans les ports chinois », souligne le rapport trimestriel de Iumi. Selon les estimations fournies par Iumi, la valeur des marchandises dans le port de Shanghai peut parfois atteindre 1,6 Md$ par jour. À Shenzhen, ce montant s’élève à 681 M$ et à Tianjin, il peut aller jusqu’à 477 M$. L’explosion survenue au mois d’août 2015 dans le port de Tianjin a été une lourde perte pour les assureurs, même si, selon leurs estimations, ce sinistre aurait pu s’élever à des sommes bien plus importantes. En effet, les marchandises à bord des navires au moment de l’explosion auraient pu générer un sinistre pouvant atteindre 53 Md$.

Enfin, troisième secteur d’activité sous la loupe de Iumi, celui de l’énergie qui affiche une baisse sérieuse d’activité. Le ralentissement de la production offshore et peu de nouvelles installations en cours ont joué sur la baisse des taux déjà bas. Le seul élément positif apparaît par l’accroissement du gaz de schiste dans le mix énergétique des États-Unis. Quant aux plates-formes, le peu d’activité a eu pour effet une baisse du nombre de sinistres.

Le point de vue

Pour le directeur d’Helvetia en France, Norbert Plancher, les bilans tirés par Iumi ne s’appliquent pas forcément à Helvetia. « Nous avons assaini notre portefeuille des polices corps au cours des dernières années et réduit notre participation dans les contrats. Cependant, il ressort bien que le nombre de pertes totales baisse, mais la sévérité des sinistres est en nette augmentation. »

Les lloyd’s s’implantent à bruxelles

Les Lloyd’s de Londres ont décidé d’ouvrir une succursale à Bruxelles pour s’assurer un « passeport » afin de continuer à souscrire des polices d’assurance depuis les sociétés des 27 États membres de l’Union européenne et les trois pays de l’EEA après le Brexit. « Il est important que nous soyons capables d’offrir une solution aux marchés et à nos clients sans qu’il y ait d’interruptions quand le Royaume-Uni quittera l’Union européenne », a indiqué la directrice générale des LLloyd’s, Inga Beale.

Cette ouverture fait suite à la signature de l’article 50 du traité de Lisbonne par le Royaume-Uni, qui ouvre la période de négociation pour la sortie de ce pays de l’Union européenne. L’ouverture de ce nouveau bureau à Bruxelles, qui a été choisi face à celui du Luxembourg, est prévue pour le 1er janvier 2019.

Dans le même temps, les Lloyd’s ont annoncé un résultat net de 2,1 Md£ (2,4 Md€) pour 2016, et cela malgré un contexte « très difficile ». Le marché européen représente environ 11 % du chiffre d’affaires des Lloyd’s.

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