Répondre aux interrogations des armateurs sur le GNL carburant

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GTT (Gaztransport et Technigaz), société d’ingénierie spécialiste des systèmes de confinement à membranes dédiés au transport et au stockage du gaz liquéfié, a créé une division consacrée à l’utilisation du GNL carburant en 2015. « Nous sommes une vingtaine de personnes dédiées à ce sujet, explique Julien Bec, directeur de cette division, aussi bien des profils très techniques ou davantage opérationnels pour échanger avec les armateurs. »

Ceux-ci ont accéléré leur réflexion sur le potentiel du GNL carburant, selon Julien Bec, depuis le mois d’octobre, quand l’Organisation maritime internationale (OMI) a adopté la date du 1er janvier 2020 pour la mise en œuvre d’une réduction significative de la teneur en soufre du fuel-oil utilisé par les navires, soit un seuil maximal de soufre à 0,5 % sur toutes les mers du globe, sauf dans les zones d’émissions spéciales de soufre (Seca) où les seuils plus bas de 0,1 % resteront en vigueur.

Pour que les armateurs soient en conformité avec les nouvelles normes à la date prévue, il faut prévoir deux à trois ans pour construire un navire et donc mettre au point des solutions dès aujourd’hui. Il faut tenir compte de la situation des armateurs qui les conduit à planifier les investissements. Il faut bâtir une stratégie à long terme pour anticiper les autres normes environnementales sur la limitation des émissions de navires à venir au niveau de l’OMI.

Des solutions économiques

« Nous avons tissé des liens avec les chantiers et les armateurs. Nous connaissons la réglementation, continue Julien Bec. Certains viennent nous voir car ils n’ont guère de connaissances sur le GNL et sont à la recherche de conseils et d’analyses. » Pour répondre aux interrogations des armateurs, un premier axe de travail porte sur le développement de technologies adaptées aux filières du transport maritime en matière de solutions de stockage de GNL à bord et de manutention pour le transfert de GNL lors des opérations de soutage. Pour les porte-conteneurs, il s’agit de mettre au point des solutions efficaces pour les navires en retrofit ou les nouvelles constructions pour diminuer l’empreinte du GNL carburant sur la capacité d’embarquement. « La technologie à membrane peut être utilisée pour dessiner des cuves pour du GNL carburant. Elle peut épouser des formes complexes et préserver le même nombre de conteneurs à bord », précise Julien Bec. Pour les navires de croisière, il s’agit de réduire l’impact sur le nombre de cabines et de passagers, malgré l’ajout d’un réservoir pour du GNL carburant « qui peut être le plus compact possible ». Pour les vraquiers, « il faut trouver des solutions encore plus économiques et minimiser le plus possible le surcoût lié à l’utilisation du GNL carburant », sachant que dans le prix du GNL carburant, un tiers correspond à l’achat de la matière première, et les deux autres tiers aux coûts des infrastructures, de la liquéfaction et de la logistique d’approvisionnement. La dernière filière est celle des navires-souteurs. Il s’agit de mettre au point une barge d’une conception la plus simple possible pour tirer les coûts vers le bas. Dans une telle barge, la technologie à membrane permet une efficacité volumétrique et une optimisation de l’espace. La première barge de soutage GNL aux États-Unis est en cours de réalisation. Son design et sa cuve de 2 200 m3 ont été conçus par GTT.

Le deuxième axe de travail concerne l’industrialisation des solutions mises au point. « Jusqu’à présent, GTT a travaillé avec les plus grands chantiers de construction navale. Pour le GNL carburant, nous développons des partenariats avec des chantiers de taille moindre aux États-Unis, en Asie et en Europe. » Ces derniers ne maîtrisent pas toujours les techniques de construction liées au GNL. GTT leur apporte les éléments sur ce point. Des partenariats sont aussi prévus avec des cabinets d’architecture navale « pour dessiner le navire de demain fonctionnant au GNL carburant et aller au-delà de la construction de méthaniers ».

Le mot clé

GPL

GTT a créé un nouveau système de confinement pour le gaz de pétrole liquéfié.

Ce nouveau système de confinement du GPL conçu par GTT s’inspire des systèmes à membranes de cette société pour le transport de gaz liquéfiés ayant une température supérieure ou égale à -55 °C et une densité inférieure à 700 kg/m3.

Une technologie plus sûre

Sécuriser le développement de la filière constitue le troisième axe de travail de la division GNL carburant de GTT qui dispose d’une importante capacité en R& D et ses propres laboratoires. De nombreux tests ou études ont déjà été réalisés sur le comportement du GNL carburant dans différentes conditions, sur les effets de vagues à l’intérieur des cuves, sur les précautions à prendre lors du soutage, sur la résistance des membranes en cas de collision. « Nous sommes capables de dire dans quelle mesure les cuves résistent en cas de choc. Grâce aux propriétés élastiques de la membrane, elles sont capables de se déformer. Depuis l’introduction de la technologie, il n’y a jamais eu de perte de confinement suite à une collision. »

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