Nantes-Saint-Nazaire Port veut booster ses importations avec l’Afrique de l’Ouest. Une région, principalement la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui concentre actuellement 50 % des trafics, importation et à exportation confondues. L’Afrique du Nord représente 25 %, l’Afrique de l’Est et l’océan Indien tout autant. Avec un millier d’EVP, le marché sud-africain demeure peu significatif au regard d’un trafic annuel établi à 45 000 EVP en 2016, soit légèrement plus qu’en 2015 où les résultats portuaires atteignaient 42 200 EVP, dont 35 000 à l’export.
Un marché en progression
« Ce marché a bien progressé depuis deux à trois ans, notamment depuis que l’armateur CMA CGM a augmenté ses capacités avec la mise en service de navires de 3 400 EVP », constate Jean-Baptiste Goüin, directeur de la relation clients de Nantes Saint-Nazaire Port.
À ce jour, l’Afrique est desservie par la ligne Euraf1, coexploitée par CMA CGM et l’armateur hollandais, NileDutch qui dessert Montoir, Tanger, Dakar, San Pedro et Abidjan. Particulièrement intéressante en raison des délais d’approvisionnement entre Montoir et Dakar, elle assure, à elle seule, 40 % des volumes (produits laitiers, épicerie, viande).
Trois lignes feeder pour les destinations africaines
Les destinations africaines bénéficient en outre de trois lignes feeder (CMA CGM, MSC et BG Freight-Maersk) qui tendent à rapprocher les hubs européens (Le Havre, Anvers, Rotterdam, Valence…). Mais c’est à l’import, sur l’Euraf1, que Nantes-Saint-Nazaire Port investit. « Notre positionnement géographique nous permet de proposer des temps de transit avantageux. On touche Dakar en dix jours et Abidjan en douze. Une connexion directe à l’import contribuerait à retrouver les trafics d’il y a quinze ans, qui passent aujourd’hui au large de Montoir pour gagner l’Angleterre, La Belgique et les Pays-Bas », déplore Jean-Baptiste Goüin. Les dirigeants portuaires retourneront une deuxième fois en Côte d’Ivoire, en octobre prochain, pour consolider leurs relations avec les associations de producteurs. Ici, sur l’hinterland de la Basse Loire, ils comptent sur les décideurs locaux et les collectivités pour investir dans un entrepôt de 15 000 m2 à 20 000 m2 à Montoir-de-Bretagne, ce qui permettrait d’organiser et de finaliser une logistique de filière pour, surtout, convaincre les armateurs que le jeu en vaut la chandelle. Pour Jean-Baptiste Goüin, qui cherche à aligner les planètes, les choses pourraient aboutir fin 2017 pour une livraison et une mise en service courant 2018-2019. Comme la Chine et les Antilles, l’Afrique de l’Ouest est une destination cible pour Nantes-Saint-Nazaire Port.
Des conteneurs pour Tanger?
Sur le Maghreb, l’autoroute de la mer entre Montoir et Vigo s’étend désormais à Tanger. Depuis le 5 avril, le port de Montoir est ainsi connecté deux fois par semaine au Maroc avec l’armateur Suardiaz, à l’import et à l’export. Utilisée principalement pour du trafic roulier, cette ligne pourrait également embarquer des conteneurs avec des équipements ad hoc. Tanger offrant un transit time de trois à quatre jours, une mission aura lieu fin avril à Tanger pour accompagner cette possible optimisation de trafic.