Les liens qui unissent les ports d’Haropa et l’Afrique de l’Ouest sont historiques etimportants. Le port de Rouen en est un exemple avec un savoir-faire reconnu dans le breakbulk. Le groupage conteneurisé des marchandises est une autre illustration du savoir-faire rouennais avec plus d’une trentaine d’opérateurs actifs sur ce marché. Haropa Port du Havre a également des liens étroits avec le continent africain. Les pays de la côte occidentale d’Afrique occupent donc une place privilégiée dans les échanges commerciaux d’Haropa: Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, République du Congo, Gabon, Bénin, Togo etc. « Haropa est le premier port européen pour l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes sur des trafics qui sont en croissance de 10 % par an, à l’exception de 2016 qui a été marquée par une crise liée au pétrole et au gaz… Des pays comme la Côte d’Ivoire et le Ghana sont en forte hausse. Nous avons travaillé aussi avec le Nigeria… », explique Hervé Cornède, le directeur commercial et marketing d’Haropa. Les échanges maritimes avec l’Afrique de l’Ouest concernent tous les secteurs, agro-industrie, énergie, équipements industriels, biens ménagers, véhicules ou encore produits pharmaceutiques. « Nous sommes, par exemple, passés second port d’Europe à l’import pour le cacao, juste derrière Amsterdam Nous faisons du conteneur et du vrac… », illustre le responsable.
Missions commerciales régulières
Haropa mène régulièrement des missions commerciales en Afrique de l’Ouest. Début avril, l’ensemble portuaire était au Sénégal, à Dakar puis à Saint-Louis du Sénégal pour conforter sa première place de port européen. L’objectif était de présenter aux chargeurs, aux opérateurs et aux entrepreneurs la spécificité de l’offre d’Haropa afin de renforcer et de développer de nouveaux flux. « À Saint-Louis du Sénégal, il s’agissait notamment de rencontrer des producteurs et des exportateurs de fruits et légumes. Le consommateur européen est toujours intéressé par des produits de contre-saison. Haropa est le premier port français pour le reefer et notre proximité avec Rungis représente un atout indéniable… Une centaine d’entreprises française sont implantées au Sénégal », insiste Hervé Cornède. Haropa souhaite renforcer sa présence dans le domaine du transport de marchandises sous température dirigée. Si aujourd’hui, les volumes de trafic conteneurisé sont plus importants dans le sens France-Afrique, Hervé Cornède constate que la situation est évolutive, car les exportations africaines progressent d’année en année. « Le Sénégal, par exemple, qui exporte vers la France environ 120 000 tonnes de produits agricoles et de la pêche, vise un doublement de ce tonnage dans les prochaines années… »
Potentiel de croissance
Pour les responsables d’Haropa, le potentiel de croissance reste donc important. Et le transport conteneurisé n’échappe pas à la tendance d’autant que les ports se dotent d’infrastructures qui permettent d’accueillir des grands navires. Exemple avec la Guinée où un nouveau terminal à conteneurs a été inauguré en novembre dernier dans le port de Conakry ou encore le Cameroun avec le projet Kribi Industrial Port qui prévoit la création d’un complexe sur 26 000 hectares et qui rassemblera l’activité portuaire. Haropa travaille à établir régulièrement de nouveaux liens. Une mission commerciale avait été conduite fin 2015 au Ghana. Autre cible, les pays enclavés, Haropa, étant le premier port français dans ce domaine, avec plus de vingt capitales intérieures desservies. Hervé Cornède concède qu’une forte concurrence existe sur le continent africain. « Des pays comme la Chine ou l’Inde exportent beaucoup vers l’Afrique depuis une dizaine d’années, d’où la nécessité pour nous d’aller voir régulièrement nos partenaires commerciaux, de promouvoir nos offres de groupage. C’est une offre à forte valeur ajoutée. Comprendre les besoins, c’est tirer son épingle du jeu », conclut-il. Et l’avenir? Certains experts s’attendent à une croissance économique sur le continent de 3 à 4 % en 2017 et 2018. D’après de récentes études de l’OCDE, les économies africaines auraient permis de créer une classe moyenne de 450 millions de personnes sur quinze ans.