Les échanges entre les deux grands ports allemands de Hambourg et de Brême avec les ports d’Afrique de l’Ouest continuent à se développer à très petite vapeur. Les volumes d’échanges restant néanmoins très faibles, les sociétés de gestion des deux ports ne proposent aucun élément statistique sur ces destinations. Dans les faits, on assiste à une politique de développement réelle, mais prudente, de la part des compagnies actives sur une zone très sensible aux évolutions conjoncturelles.
Marché d’avenir… ou pas?
Pour le Brêmois BLG Logistics, le bas niveau des prix du pétrole et du gaz empêche même de considérer l’Afrique de l’Ouest comme un marché d’avenir, au moins à court terme. De son côté, l’armateur turc Arkas, qui travaille en coopération avec le WAX d’Hapag-Lloyd et dont le premier navire pour l’Afrique de l’Ouest est entré dans le port de Hambourg le 20 avril 2016 (Wanda A), n’est pas tout à fait de cet avis. Selon l’un de ses porte-parole, la tendance au gigantisme et la surcapacité actuelle sont favorables aux spécialistes du cabotage maritime disposant de navires de moindre contenance. Cette analyse semble être partagée par le spécialiste allemand de l’Afrique de l’Ouest BOCS (Bremen Overseas Chartering & Shipping) qui, malgré une situation générale tendue et une concurrence chinoise forte sur l’acier et les produits métallurgiques, n’a pas hésité à augmenter sa flotte en 2016. BOCS travaille aujourd’hui avec cinq navires (trois de 28 000 t et deux de 12 300 t) qui assurent un service régulier entre les deux continents. Pour Björn Hollnagel (BOCS), les efforts des ports ouest-africains pour améliorer leurs infrastructures sont une bonne surprise. Il relève également l’augmentation des transports de projets et de gros éléments industriels vers l’Afrique. On notera par ailleurs que l’armateur américain United American Lines (UAL) propose désormais des départs réguliers vers la côte ouest-africaine à partir de Hambourg. Enfin, l’Italien Grimaldi, qui dessert le Nigeria, la Mauritanie, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo à partir de Hambourg, a récemment exprimé sa volonté d’investir durablement dans ses installations allemandes (Terminal Unikai).