À Sète, Grimaldi Lines (agent local: MTL) opère une escale tous les 15 jours pourune ligne conteneurs et roulant (véhicules d’occasion). Elle relie Casablanca, Abidjan, Kotomou, Lomé et Dakar. Les flux conteneurisés sont divers: gaz réfrigérant, matériel électronique, déménagements ou encore remontée vers l’Europe de matières premières agricoles (cacao, café…). Le trafic conteneurs est modeste – entre 500 et 600 t. « L’Afrique a connu beaucoup de problèmes ces dernières années, avec certains pays instables et l’impact de la baisse du baril de pétrole, indique Arnaud Rieutort, directeur commercial du port de Sète. Mais nous regardons les opportunités du fait de la croissance démographique de ce continent, des gros investissements réalisés sur les ports et de la position stratégique de Sète par rapport à l’Afrique. »
Des industriels pour booster le trafic
En Occitanie, le port démarche des industriels qui pourraient booster le trafic vers l’Afrique de l’Ouest: le chocolatier catalan Cémoi (entre 700 et 800 conteneurs par an de cacao), le torréfacteur de café Lavazza, à Lavérune (tout proche du port de Sète), le secteur viticole ou encore les produits pharmaceutiques élaborés dans la région toulousaine. Pour ce faire, le port de la région Occitanie mise sur son nouveau quai H, inauguré en octobre, pour la création d’un terminal conteneurs. Un appel à projets a été lancé et des négociations sont en cours avec l’opérateur P&O, retenu pour une mise en exploitation mi-2017.
L’armateur espagnol Marguisa, qui a repris il y a trois ans la succession de l’ex-armateur Navitrans (MED COA), indique la fermeture de son service de ligne régulière roro (pas de conteneurs) à destination de l’Afrique de l’Ouest, qui existait depuis plus de dix ans sur le port de Sète.
Conhexa reprend le terminal fruitier
Auparavant exploité par RTS, le terminal frigorifique du port de Sète, livré en 2011, est à présent opéré par Conhexa (nom commercial: Dunfresh), indique Port Sud de France. Basé à Dunkerque, Conhexa traite notamment 300 000 t de bananes par an (en provenance des Antilles). « À Sète, on part de zéro, rappelle le port. Le démarchage commercial débute, sous la houlette du nouveau directeur, Luc Van Holzaet. » L’Afrique, qui exporte beaucoup de fruits (ananas, mangue, bananes), des matières premières (cacao) et des poissons surgelés, est dans la ligne de mire. « Ces produits sont conteneurisés dans des reefers. Or, le terminal frigorifique du port de Sète a la capacité de traiter ces conteneurs, de les dépoter, de les reconditionner sur palettes, puis de les livrer sur les marchés locaux, voire au-delà. »