Réparation navale: les habits neufs de Dunkerque

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Le port de Dunkerque compte un nouvel atout dans sa manche avec la rénovation du radier du dock flottant du chantier Damen (ex-Arno), au port Est. L’investissement (7,4 M€) a été financé par la Région Hauts-de-France et le Grand port maritime de Dunkerque (GPMD), propriétaire des installations. Damen a par ailleurs financé le nouveau ponton d’accès (2 M€).

Situé derrière les écluses du port Est, ce qui lui garantit une hauteur constante du niveau d’eau, le chantier est équipé de trois formes de radoub, de 750 m de quais de réparation et d’un atelier d’une surface de 22 000 m2 équipé de ponts roulants de différentes capacités de levage. La plus grande cale sèche dispose d’une largeur identique à celle de la plus grande écluse du port de Dunkerque et peut ainsi accueillir des navires jusqu’à 180 000 tpl. Quant au dock flottant, d’une capacité de 14 500 t, il peut accueillir les plus grands ferries en service.

Un chantier opérationnel pour les vingt-cinq prochaines années

Inauguré le 10 mars après trois mois de travaux, ce nouvel outil permet au chantier d’être « opérationnel pour les vingt-cinq prochaines années », se félicite Bob Derks, à la tête du chantier depuis l’arrivée du Néerlandais Damen à Dunkerque en 2012. Ce dernier est remplacé depuis le 1er avril par Mark Jan Van Den Akker, un officier de marine passé notamment par la société d’assistance maritime Smit et par la branche néerlandaise du fournisseur de services maritimes GAC.

Comme son prédécesseur, Mark Jan Van Den Akker compte poursuivre la stratégie de diversification du chantier, en direction de l’éolien offshore notamment. « Malgré un contexte économique tendu, nous avons réussi à accroître notre chiffre d’affaires et nos profits », souligne Bob Derks. Si plus de la moitié de l’activité de Damen à Dunkerque dépend de chantiers de maintenance planifiés, « 25 % dépendent de chantiers de conversion de navires et 15 % de réparation de dommages ». « Nous cherchons à diversifier nos clients et nos activités », précise Bob Derks.

Dernières réalisations

Parmi les dernières réalisations figurent notamment le renforcement en 2014 du MPI-Resolution, spécialisé dans l’implantation d’éoliennes marines, la cure de jouvence donnée en 2015 au Marion-Dufresne (carburant, coque, commandes machines…) avant la reprise de ses rotations vers les Terres australes françaises, ou la conversion des ferries de DFDS en service sur le transmanche, toujours en cours. L’un des plus beaux coups du chantier? La remise en état en moins de deux mois du Saga-Sky, un vraquier abîmé après une collision en novembre dans le détroit du Pas-de-Calais.

Cinq ans après l’arrivée du groupe néerlandais dans la cité de Jean Bart, la communauté portuaire a salué son ancrage. L’État y voit de nouvelles capacités pour la sécurité de l’un des détroits les plus fréquentés au monde. Les dockers, par la voix de Franck Gonsse (CNTPA CFDT), se félicitent du développement de nouveaux services offerts aux armateurs, bientôt étoffés par la future station GNL. Quant au nouveau président de Région, Xavier Bertrand, impressionné par les liens qui unissent Anvers à son hinterland, il a promis son soutien aux projets dunkerquois, dont le financement de formations. Cela arrive à pic. Damen, qui emplois 150 personnes, peine à recruter. « On manque de candidats formés », glisse Bob Derks.

Dynamiser la filière de la réparation navale au Havre

Le port du Havre dispose de nombreux atouts pour relancer une activité de réparation navale. Ses trois formes de radoub et ses nombreux bassins à flot en sont des exemples. À l’heure actuelle, le port est en capacité d’accueillir pour des travaux de réparation ou d’entretien tous type de navires jusqu’à 180 m de long et 24 m de large, et ce 24 heures sur 24. Les trois formes, elles, sont accessibles aux navires de 18 000 t de port en lourd. Pour la réparation à flot, il existe également des postes à quai disponibles pour des navires de 150 m de long. Trente personnes travaillent sur ces sites. Une trentaine d’entreprises locales sont également concernées par ce type d’activité. Le Grand port maritime du Havre a décidé d’aller plus loin en investissant 2 M€ pour la forme 5 qui sera équipée d’un nouveau système de fermeture comme l’ont été les deux formes de l’Eure en 2006, puis en 2010. Le GPMH va aussi se doter d’une grue portuaire sur pneu d’une capacité de levage de 35 t. Également au programme de cette année, un groupe de travail dédié à cette activité pour réfléchir aux opportunités du marché, notamment la croisière fluviale.

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