Ferries: le redressement ne perd pas le nord

Article réservé aux abonnés

De l’ouest de la Manche avec Brittany Ferries, au détroit du Pas-de-Calais avec DFDS et P& O Ferries, les armateurs ont vécu une année 2016 plutôt positive. Brittany Ferries le confirme avec une progression de 3 % du nombre de passagers transportés à 2,6 millions, dont 2,2 millions ont emprunté les lignes courtes entre la France et le Royaume-Uni. Les autres passagers ont voyagé sur les lignes reliant la Grande-Bretagne à l’Espagne et à l’Irlande. Une activité passagers qui augmente malgré une baisse de l’attractivité de la France auprès du public britannique, notamment en raison des attentats. Ayant fait sienne une stratégie pour faire connaître la France aux Anglais, la compagnie est quelque peu inquiète de cette situation du manque d’attractivité de la France. Néanmoins, cette progression du nombre de passagers par les lignes de Brittany Ferries montre que la compagnie roscovite a su prendre des parts de marché aux opérateurs du détroit. Si l’activité passagers inquiète l’armement français, le marché du fret est pour sa part dans une situation de redressement. Il a progressé de 6,7 % à 204 000 camions transportés. Un chiffre qui se répartit entre 169 000 unités transportées sur les lignes transmanche et 35 000 sur les routes plus longues. Sur ces liaisons plus longues, et notamment celles reliant la Grande-Bretagne à l’Espagne, la hausse atteint même 20 %, « ce qui confirme la pertinence de cette autoroute de la mer développée étape après étape par la compagnie depuis 2010 », continue l’entreprise dans un communiqué. Au final, Brittany Ferries affiche une hausse de son chiffre d’affaires de 5,2 % à 454,9 M€ (l’armement clos ses comptes au 31 octobre). Avec 94,4 M€, le fret pèse 21 % du chiffre d’affaires. Les deux tiers de ce dernier sont attribués au trafic passagers.

Deux navires supplémentaires pour DFDS

Sur le détroit du Pas-de-Calais, DFDS est tout aussi satisfait de l’année passée. Avec un chiffre d’affaires de 13,7 MdDKK (1,8 Md€), DFDS affiche une croissance de 2,3 %. Tant pour le fret que les passagers, l’activité a été en hausse. Comme pour Brittany Ferries à l’ouest, DFDS affiche une croissance plus forte de son trafic fret avec une progression de 21 % quand les passagers progressent de 12 %. Présent en Manche et en Baltique, l’armement danois affiche une croissance de 36 % des liaisons sur le détroit en 2016 à 966 097 unités. Une hausse qui a surtout été portée par la ligne entre Calais et Douvres. « Cette hausse sur Calais s’explique par la mise en service en 2016 de deux nouveaux navires (Côte-des-Dunes et Côte-des-Flandres). Ainsi, notre flotte est passée d’un seul navire par moments en 2015 à trois navires permanents en 2016 », indique un responsable de l’armement. En mer du Nord, l’armement a affrété auprès de Siem Shipping deux navires pour une période de cinq ans avec option d’achat en fin de charte. Ils doivent entrer en service en mai et septembre de cette année. S’ils vont remplacer deux navires opérant aujourd’hui en mer du Nord, l’entrée en service de ces navires va permettre d’augmenter de 20 % la capacité offerte. En Baltique, DFDS a crû par croissance externe. Il a acquis la société Navirail OÜ qui assure des liaisons fret et passagers entre Paldiski et Hanko. Cette acquisition vient en complément de la reprise de la ligne entre Paldiski et Kapellskär en 2011 et permet de faire du port polonais de Paldiski un hub de synergies. Toujours en Manche et mer du Nord, P&O Ferries ne communique pas sur ses résultats financiers. Néanmoins, selon un responsable de la société, le trafic fret et passagers a été croissant sur le premier semestre. L’activité s’est quelque peu ralentie pendant la saison estivale. Le second semestre a été en dents de scie. Difficile d’y voir un premier effet du Brexit.

Le chiffre clé

2

C’est le nombre de navires rouliers commandés par DFDS le 30 septembre auprès des chantiers chinois de Jinling Shipyard.

Il est prévu qu’ils entrent en flotte en 2019 sur les routes en mer du Nord. Le groupe dispose d’une option pour quatre navires supplémentaires. Ils auront une capacité de 450 ensembles routiers.

Finnlines: croissance du volume

L’armement finlandais Finnlines a enregistré une croissance de son volume transporté de 0,8 % à 529 000 ensembles routiers transportés. À cela s’ajoutent 1,6 Mt avec un repli de 20,7 % et 119 000 voitures, soit une diminution de 23,7 % des véhicules ayant emprunté les navires de Finnlines. Parmi les causes de ces baisses, le président du groupe, Emanuele Grimaldi, cite les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie qui ont eu des effets négatifs. Des chiffres qui sont en contradiction avec les chiffres officiels finlandais qui estiment la croissance des importations et des exportations à 4 %. Dans ce contexte, Finnlines a vu son chiffre d’affaires se réduire de 7,3 % à 473,7 M€. Pour le président du groupe, 2016 a malgré tout été satisfaisante puisque « pour la quatrième année consécutive, le groupe enregistre une croissance de son résultat ». En 2016, Finnlines affiche un résultat de 68,1 M€, en hausse de 19,9 %.

Marchandises diverses

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15