Les résultats des deux compagnies Frontline Ltd. et Teekay Tankers Ltd. montrent une certaine similitude: le quatrième trimestre apparaît positif tandis que la tendance sur la totalité de l’année 2016 présente un retrait par rapport à 2015. La compagnie Frontline Ltd. a vu son revenu net atteindre 18,3 M$ au quatrième trimestre 2016, en progression par rapport aux 5,5 M$ des trois mois précédents. Sur la totalité de l’année 2016, elle présente un revenu net total de 117 M$, en repli par rapport aux 154,6 M$ enregistrés pour 2015.
La compagnie Teekay Tankers Ltd. a réalisé un flux de trésorerie de 34,2 M$ au quatrième trimestre 2016, en augmentation par rapport aux 26,6 M$ comptabilisés à fin septembre. Sur la totalité de l’année, elle a atteint un résultat de 186,6 M$, en repli par rapport aux 244,2 M$ enregistrés pour 2015.
Les directions des deux compagnies affichent une satisfaction semblable sur leurs résultats respectifs en mettant en avant un effet de saisonnalité à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère Nord qui a favorisé une amélioration des taux de fret entre octobre et décembre, et encore au début du premier trimestre 2017.
Robert Hvide Macleod, p.-d.g. de Frontline, précise que cette compagnie a aussi bénéficié d’une forte augmentation des volumes de l’Opep au quatrième trimestre 2016 avant la mise en œuvre des réductions de production à partir de janvier 2017. Pour Kevin Mackay, p.-d.g. de Teekay Tankers, cette compagnie a aussi profité de « l’augmentation des exportations de pétrole du Nigeria, de la Libye et de la mer Baltique ». L’effet des réductions de production de brut de l’Opep « devrait peu concerner Teekay Tankers, selon la direction de cette compagnie, car le pétrole de l’Opep est principalement transporté sur les plus grands navires ».
Comme événement marquant au cours du quatrième trimestre 2016, Robert Hvide Macleod met en avant le refus du conseil d’administration de DHT de discuter d’un regroupement avec Frontline ainsi que l’acquisition en revente de deux VLCC « à des prix historiquement bas ». Frontline indique qu’en 2017, le taux moyen de rentabilité journalière sera d’environ 22 300 $ pour les VLCC, de 17 300 $ pour les Suezmax et de 15 500 $ pour les LR2, soit « des taux très concurrentiels ».
Vers une reprise du déchirage
L’analyse des deux compagnies sur les tendances du marché du transport de brut apparaît également similaire. En 2017, la pression devrait rester forte sur les taux de fret compte tenu de l’entrée de nombreuses nouvelles unités dans la flotte mondiale des navires-citernes. Pour Teekay Tankers, « la croissance totale de la flotte de navires-citernes devrait être d’environ 4,5 %, ce qui est légèrement inférieur à 2016 mais en ligne avec la moyenne décennale ». Toutefois, l’essor la flotte en 2017 « proviendra essentiellement des segments de navires de taille moyenne ». Frontline prévoit « une accélération de la démolition des navires au cours de l’année 2017, en lien avec la mise en œuvre de la convention sur le traitement des eaux de ballast » en septembre. Cette compagnie estime même que certains navires pourraient être mis à l’arrêt avant la date de mise en œuvre de la convention afin de différer les coûts de leur mise en conformité. Pour Frontline, la conséquence serait positive « en retirant temporairement de l’offre de transport du marché ».
Pour les deux compagnies, les perspectives pour le secteur du transport de brut deviennent plus positives à partir de 2018. Elles prévoient une diminution des commandes de navires et donc des livraisons de nouvelles unités, une reprise vigoureuse du déchirage pour lutter contre une flotte vieillissante et pour prendre en compte les évolutions réglementaires concernant notamment les émissions des navires.
+ 1,4 Mbpj en 2017
La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,4 million de barils par jour (Mbpj) en 2017, un chiffre similaire à 2016 mais à la croissance moyenne sur dix ans de 1,1 Mbpj.
Les réductions de production de l’Opep devraient atteindre environ 1,2 Mbpj. Hors Opep, la production pourrait progresser d’environ 0,3 Mbpj, car le raffermissement des prix du pétrole encourage une relance des forages, en particulier aux États-Unis.
Une baisse pour d’Amico International shipping
En 2016, le groupe d’Amico International Shipping (DIS) a enregistré une perte de 12,8 M$. Les bénéfices nets sont estimés à 54,5 M$. Les recettes de l’affrètement à temps ont atteint 261,4 M$ contre 310,7 M$ en 2015 (-15,9 %). L’Ebitda s’est élevé à 55 M$ (-43,4 %) et le résultat d’exploitation à 10,1 M$ (-84,1 %). « Ces résultats dérivent de la contraction des taux de fret durant le deuxième semestre 2016 car ils ont atteint leur niveau le plus bas d’un point de vue historique. À cela s’ajoute l’arrivée d’un nombre relativement élevé de nouveaux navires construits courant 2016, ce qui a joué un rôle important dans le repli des taux », selon Marco Fiori, administrateur délégué de DIS. La compagnie a annoncé un renforcement de son plan d’investissements de 755 M$ pour la construction de 22 navires. « En 2016, 151 M$ ont été investis dans la construction de cinq navires déjà à flots. Une deuxième enveloppe de 223,4 M$ sera débloquée et 74 % de cette somme sera financée par une dette bancaire déjà garantie », a ajouté Carlos Balestra di Mottola, directeur financier de la compagnie.