Le transport maritime à courte distance: la réponse et la question

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« Il reste encore de nombreux obstacles à franchir, mais j’espère que dans deux ans nous pourrons tirer un bilan positif des réalisations que l’Europe a pu faire dans le cadre du développement du transport maritime à courte distance », a indiqué Tineke Netelenbros, présidente de l’Association des armateurs néerlandais. Pour elle, le transport maritime à courte distance se stabilise en Europe. « Il doit se développer pour permettre à toute l’industrie maritime européenne de croître, mais aussi participer à la décongestion de nos routes. » Outre cet aspect environnemental, le ferry reste un des modes les plus sûrs. « Nous avons enregistré 14 accidents en 2016. Nous maintenons une sécurité optimale pour faire de ce mode un transport sûr », a rappelé Nicolas Märtessen, président de Stena Line. Pour continuer d’être compétitive et absorber un report modal depuis la route, l’industrie du ferry a besoin du soutien de l’Europe. Mark Frequin, directeur général au ministère des Transports des Pays-Bas, a insisté sur ce point. « Le TMCD est la solution pour un transport plus vert, mais attention, parce que les camions deviennent aussi de plus en plus verts. » Et pour que le TMCD demeure une priorité, il devient urgent que les États membres mais aussi les autorités européennes investissent dans ce mode. « Pour que ce mode de transport continue d’aller de l’avant, il faut trouver des réponses aux questions mais aussi être créatifs. »

Crainte du monde bancaire

L’investissement se retrouve malgré tout confronté à la crainte du monde bancaire. Les règles mises en place par la Convention Bâle 4 sont parfois perçues comme des freins à l’investissement. « Il faut faire du lobbying sur ces règles pour débloquer la situation », a souligné François Gaudet de la Banque européenne d’investissement. L’investissement dans les mesures environnementales, comme la mise en place de nouveaux systèmes de motorisation au GNL, coûte cher. Christophe Matthieu, directeur général de Brittany Ferries, souligne qu’une personne salariée à plein temps est chargée de suivre les différents programmes européens.

Digitalisation du TMCD

Autre sujet indispensable pour le développement du TMCD, la mise en place de sa digitalisation. Lennart Heip, responsable transport de Dow Benelux, se montre optimiste sur cette digitalisation du TMCD. « Nous ne sommes pas loin d’une solution. Les chargeurs sont disposés à partager leurs informations mais tous les systèmes ne sont pas compatibles. Il faut donc mettre en place des traducteurs. » Un optimisme contrecarré par le directeur général d’Anave (association des armateurs espagnols) qui souligne qu’en 2002, Loyola de Palacio, alors commissaire aux Transports, avait introduit la notion de partage de données. Il y a trois ans, rappelle le directeur général d’Anave, les autorités ont affirmé que ce partage serait opérationnel en 2017, ce qui n’est pas la réalité. De plus, il demande qu’une harmonisation accompagne ce partage des données et s’étende à d’autres services comme les contrôles phytosanitaires. Sandro Santamato, directeur de l’unité maritime et transport de la DG Move, est plus optimiste: « Depuis quelques années, l’Europe a simplifié les procédures. Même si les procédures pour le routier sont moins complexes, nous avançons. »?

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