Les P&I Clubs regardent vers Chypre et le Luxembourg

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Les P&I Clubs assurent neuf navires sur dix en responsabilité civile dans le monde. Leur base historique est à Londres depuis le xixe siècle, et six des treize Clubs de l’International Group y sont toujours domiciliés. Toutefois, plusieurs P&I Clubs ont depuis été créés aux États-Unis, au Japon ou en Scandinavie. Certains Clubs nés à Londres ont également transféré leurs activités aux Bermudes ou au Luxembourg. Or, ce mouvement pourrait s’intensifier avec le Brexit. Des discussions avec le Luxembourg ont été engagées et des installations à Chypre, en Irlande, en Allemagne et en Grèce ont été évoquées. « Toutefois, les P&I Clubs sont organisés depuis trois siècles à l’échelle internationale, bien avant les facilités accordées par le marché unique européen, on peut donc simplement anticiper des changements techniques comme une reconfiguration des placements », nuance Jean-François Rebora, directeur de l’agence France P&I.

Un modèle solide que le Brexit ne devrait pas déstabiliser

Un fin connaisseur des P&I Clubs glisse que leurs stratégies de déménagement relèveraient davantage d’un « effet commercial, pour suivre les armateurs notamment, que d’impératifs réglementaires ». Les P&I s’appuient sur un modèle solide que le Brexit ne devrait pas déstabiliser. « Le seul scénario qui pourrait déstabiliser les P&I Clubs serait la conjonction d’une crise financière très forte et d’une accumulation de sinistres d’intensité », analyse Frédéric Jousse chez Bessé. Pour les 24 prochains mois, l’agence de notation Standard & Poor’s n’alerte que sur la baisse de rendement des placements financiers, face à des primes qui n’ont pas connu de hausse en 2017. Enfin, le pool de réassurance qui couvre les 13 Clubs de l’International group est également basé à Londres, mais son attractivité ne devrait pas être amoindrie, observe Christian Zaninetti, chez Marsh, qui rappelle que les Clubs retiennent les premières lignes du programme. La dernière contribution des réassureurs remonte au Costa-Concordia. « Aussi, même si les capacités du Lloyd’s se trouvaient réduites, on trouverait toujours des interlocuteurs disposés à réassurer les P&I. »

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