Ces deux thèmes, de la crise du transport maritime et du Brexit, seront largement abordés lors des prochaines Journées de l’assurance transport qui se dérouleront à Paris les 4 et 5 mai. La crise économique qui sévit dans le monde depuis 2009 n’a de cesse de mener le monde maritime dans une tourmente jamais connue au cours des dernières décennies. Plusieurs éléments ont marqué les différents segments du transport maritime. Dès le début de la décennie, des armateurs opérant dans le vrac sec ont enregistré des pertes. La faillite d’armements comme Sanko Line ou encore Korea Line a marqué les esprits. Plus proches de nous, la faillite d’Hanjin laissera dans les esprits de tous les opérateurs de la chaîne logistique le souvenir d’un cap difficile à franchir. Il a fallu gérer la crise et permettre aux destinataires de récupérer leurs marchandises. Pour le marché des assurances, cette faillite d’Hanjin et les nouvelles conditions du marché sont un défi à relever.
Quelle attitude adopter face au Brexit?
L’autre défi concerne le Brexit. Le 29 mars ont démarré les négociations entre le gouvernement de Theresa May et l’Union européenne concernant la sortie de la Grande-Bretagne. Pour le monde des assurances, la sortie du Royaume-Uni de l’Union pose de nombreuses questions et notamment sur la position à adopter: les compagnies d’assurances opérant depuis Londres doivent-elles rester outre-Manche ou se replier sur le continent, voire disposer de deux sièges? Une question dont la réponse se trouvera dans les choix stratégiques des sociétés, puisque pour une société, disposer de deux sièges signifie aussi disposer de deux fois les capacités financières utiles pour être en conformité avec les règles de Bâle 4. Et face à ces nouvelles conditions, le marché français aura un rôle à jouer pour devenir un acteur majeur en Europe.
Déjà, le 9 mars, la compagnie d’assurances américaine AIG (American International Group) a annoncé vouloir s’installer sur les deux rives de la Manche. Une décision qui s’inscrit dans le cadre du Brexit, indiquent les responsables de la société d’assurance. Ainsi, dès 2019, AIG disposera d’un siège au Luxembourg en plus de celui de Londres. Le choix du duché du Benelux a devancé l’option d’une filiale à Dublin. L’option luxembourgeoise tient à la place que joue le pays dans les services financiers, mais aussi parce que les principaux clients du groupe sont basés sur le continent. La décision de maintenir deux sièges permet aussi au groupe d’avoir un pied dans l’Union européenne et un dans les pays européens non membres de l’UE comme la Suisse et bientôt le Royaume-Uni. Si cet exemple ne plaide pas en faveur du marché français, il reste qu’il est, pour l’assurance maritime, le plus grand du continent.