Armateurs: encore beaucoup d’incertitudes

Depuis le 23 juin, le secteur du transport maritime dispose de peu de certitudes sur les impacts du Brexit. Pour les armateurs contactés, qui n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment, l’heure est donc à la discrétion. D’autant que l’issue du Brexit – dont les négociations devraient durer au moins jusqu’en mars 2019 – est encore loin et que les enjeux d’un secteur en crise sont par ailleurs nombreux. Toutefois, le 8 février, l’organisation Armateurs de France a participé, avec plus d’une quarantaine de fédérations professionnelles, à une réunion sur les effets du Brexit au ministère de l’Économie et des Finances. « Nous sommes associés aux réflexions du gouvernement pour faire remonter les inquiétudes et les besoins des armateurs, indique Laurène Niamba, responsable des affaires juridiques chez Armateurs de France. Pour l’instant, les retours concernent uniquement les conséquences du Brexit sur le transport maritime en tant que tel, et notamment les impacts en matière de douane et de fiscalité sur le transport de passagers. Il y a des inquiétudes sur de potentielles distorsions de concurrence. » Les conséquences sur les achats d’assurance restant encore très éloignées des préoccupations des armateurs qui sont en position de force lors des renouvellements, dans un marché soft. « Nous sommes dans une posture de vigilance par rapport aux conséquences du Brexit », précise toutefois Laurène Niamba. Armateurs de France insiste sur la nécessité d’une sortie de l’Union européenne effectuée « dans des conditions garantissant une concurrence équitable avec les entreprises anglaises et que le processus ne réduise pas la fluidité des échanges ». Du côté du marché de l’assurance, on observe de près les déménagements d’armateurs, essentiellement grecs, qui ont d’ores et déjà sorti leurs opérations du Royaume-Uni. « Le Brexit entraîne des remises en question de la localisation d’armateurs, de banques, etc., commente Frédéric Denefle, directeur assurances au Cesam. C’est tout un effet de bord qu’il faut envisager. »