La surcapacité est restée de mise en 2016

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Dans son analyse de marché mensuelle, publiée le 30 janvier, le Bimco (Baltic International Maritime Council) a constaté une faible croissance des vracs secs sur l’année, et ce en raison de la faible demande pour les céréales et les petits vracs. La hausse a été surtout tirée par les minerais de fer qui affichent une croissance de 6 %. Une bonne nouvelle pour l’industrie des vracs secs. Au global, continue l’organisation basée à Copenhague, la croissance de la demande en vracs secs s’est établie à 2,2 %. Et parce qu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule, la Chine a augmenté ses importations de minerais de 7,5 %. « Cela signifie que pour la première fois, les importations de minerais par voie maritime et par voie terrestre ont dépassé le cap du milliard de tonnes importées », note le Bimco. Dans le même temps, les autres pays importateurs de minerais enregistrent une baisse de leurs importations. La raison de cette croissance des importations de minerais de fer vient de la hausse du prix de l’acier chinois sur le marché international. En juin, le coïl chinois a été estimé à 2 705 yuans (372 €). Depuis la fin du premier semestre, le coïl chinois est en hausse et a affiché un prix de 4 060 yuans (559 €). Une valeur qui a atteint son plus haut niveau depuis 2012. La demande du secteur de la construction et des infrastructures a largement participé à cette augmentation de prix.

Le charbon n’est pas en reste

La Chine a continué d’importer massivement. Alors que, jusqu’en 2013, les approvisionnements chinois en charbon ont eu pour origine des destinations lointaines, en 2016, l’Indonésie s’est taillé la part du lion. Un effet négatif pour les armateurs puisque le nombre de tonnes/miles a baissé. Ils n’ont donc pas pu tirer un bénéfice de cette croissance de la hausse de la consommation de charbon de la Chine. Avec ce renouveau de la demande, les taux de fret ont pu progresser au cours de l’année. Le plancher atteint en février 2016 est rangé dans les archives. Si l’ensemble des filières du vrac sec ont progressé, les Capesize ont, pour leur part, connu une année en dents de scie. Une volatilité qui tient avant tout, selon le Bimco, aux exportations de minerais brésiliens.

Parallèlement à la hausse de la demande, l’offre a enregistré une croissance de 2,25 %. « Les fondamentaux du marché se sont aggravés », indique le Bimco dans son analyse mensuelle. Le ferraillage de navires s’est élevé à 29 Mtpl en 2016 et les nouveaux navires ont pesé 47 Mtpl. Et dans ses prévisions pour 2017, le Bimco table sur une croissance nette de la flotte de 1,6 %. « Un taux supérieur à la croissance zéro que nous avions prévu pour un retour à la rentabilité du secteur. »

Par types de navires, la plus forte hausse est à mettre à l’actif des Handymax (40 000 tpl à 65 000 tpl). La flotte de ces navires a augmenté de 5 %. Les Panamax ont augmenté de 0,6 % grâce à l’envoi d’un grand nombre de navires à la démolition. Quant à la flotte des Capesize, elle a progressé de 1,6 %, soit légèrement moins que celle du marché.

Et 2017? Le premier trimestre de l’année est toujours moins actif en raison du Nouvel an chinois. Et celui de 2017 ne déroge pas à la règle. Selon les premières prévisions, la demande devrait se réduire de 5,4 %. Néanmoins, plusieurs facteurs peuvent jouer et démentir ces premières prospectives. Les exportations de céréales et notamment le blé en sortie d’Argentine, les exportations de soja du Brésil et les sorties de blé d’Australie devraient être plus importantes. Autre élément qui laisse envisager un avenir meilleur pour le vrac sec, les livraisons de navires neufs. Sur les quatre dernières années, le mois de janvier et le premier trimestre plus globalement représentent 35 % des entrées en flotte des navires. Or, en 2017, si cette moyenne est respectée, la flotte devrait augmenter de 10,9 Mtpl au premier trimestre. Alors, sur l’ensemble de l’année, cette progression ne devrait pas dépasser les 33 Mtpl, soit 14 Mtpl de moins qu’en 2016. Pour le Bimco, la construction de la nouvelle route de la soie devrait jouer un effet catalyseur pour les vracs secs. La rénovation des infrastructures ferroviaires pour améliorer cette liaison pourrait largement participer à la croissance des importations de minerais de fer et de charbon. Encore une fois, ce sera la Chine qui devrait être le moteur du transport de vracs secs dans le monde en 2017.

Le chiffre-clé

41 %

C’est la hausse de la valeur d’un navire de type Handysize de cinq ans au cours de l’année, selon VesselsValue.com.

La valeur des vraquiers a touché des planchers en 2016. Sur les dernières semaines, les prix constatés sur le marché montrent une nette reprise. Ainsi, un navire Handysize de cinq ans a vu sa valeur augmenter de 41 %. Un Panamax construit avant 2002 a vu sa valeur augmenter de 35 % environ depuis février 2016.

Les frets progressent en Amérique du Sud

Au cours de la dernière semaine du mois de février, les taux de fret pour les céréales en sortie de Santos, au Brésil, vers l’Extrême-Orient ont augmenté, passant de 1,5 $/t à 2,25 $/t. Une anticipation de la prochaine saison des exportations brésiliennes qui doit démarrer en mars. Et les armateurs restent optimistes puisque la récolte 2017 de soja au Brésil s’est avérée abondante. « Le côté positif est que les affréteurs sont enclins à fixer des navires, même si les taux sont encore élevés », indique AgRural, un consultant spécialisé sur les céréales. Dans ce mouvement, un certain nombre de navires se rendent sur ballast vers les côtes de l’Amérique du Sud. Quelque 30 navires sont en attente au large de Santos et de nombreuses unités sont en route depuis le Pacifique.

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