Suardiaz: un acteur majeur du TMCD

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Créé en 1944, le groupe familial Suardiaz a été un pionnier en Espagne dans le domaine du transport roulier, devenant le leader en Espagne avec une flotte de 25 navires. Flota Suardiaz, la filiale dédiée à cette activité, a bénéficié du développement de l’industrie automobile en Espagne et a développé une spécialisation dans la manutention et le transport des colis lourds, qui demeure un de ses points forts. Grâce à l’existence de lignes régulières vers l’Europe et l’Afrique, le groupe est devenu le premier acteur espagnol du TMCD.

Le président actuel, Juan Riva, a donné une impulsion nouvelle au groupe. Au milieu des années 1990, il a lancé un vaste plan de rénovation de la flotte avec l’incorporation de cinq nouveaux navires rouliers mis en service entre 1999 et 2003: L’Audace (ci-dessous), La Surprise, Bouzas, Galicia et Suar Vigo.

L’initiative la plus audacieuse a été la reprise, en janvier 2015, de la deuxième autoroute de la mer (ADM) franco-espagnole entre Vigo et Nantes Saint-Nazaire, suite au désintérêt de Trasmediterránea, adjudicataire de l’appel d’offres. Le projet a été adossé à la ligne régulière existante depuis 1976 qui traite le trafic du groupe PSA, assurant ainsi un fonds de cale. Par ailleurs, la deuxième ADM est dédiée au trafic non accompagné, ce qui n’était pas le cas pour la première ADM entre Gijón et Nantes Saint-Nazaire, qui embarquait des camions avec leurs chauffeurs.

Élargir l’ADM au Havre et à Algésiras

La deuxième ADM, qui offre trois fréquences/semaine, affiche un bilan positif. Le trafic a progressé de 30 % en 2015 et de 19 % en 2016 pour atteindre 0,5 Mt selon les chiffres de l’Autorité portuaire de Vigo (APV). Les hausses ont été plus fortes encore pour les automobiles (+21 %, 0,1 Mt), les pièces auto (+52 %, 0,1 Mt) et les machines (+47 %, 48 500 t). Le nombre de remorques embarquées a augmenté de 26 % à 16 700 unités mais demeure inférieur à l’objectif de 25 000 unités/an.

Lors d’un déplacement à Vigo, en novembre, Juan Riva n’a pas caché que le projet n’était pas encore rentable. Comme pour la première ADM, dont l’exploitatio n a cessé en septembre 2014, les flux Espagne-France (291 000 t en 2016) sont largement supérieurs à ceux en sens contraire (179 000 t). Le président du groupe a cependant souligné la diversification du trafic et a clairement affirmé sa volonté de persévérer.

L’objectif est maintenant d’élargir l’ADM au Havre et à Algésiras, comme cela était prévu dans le contrat initial, voire à Tanger-Med, ce qui n’est pas prévu dans le projet franco-espagnol. Aucune date n’a été annoncée. Un fait nouveau pourrait avoir un effet d’accélération. Le patronat marocain de l’automobile plaide pour une ligne entre Tanger-Med et Vigo afin de transporter les composants à destination du groupe PSA et appuyer les échanges avec la future usine de PSA à Kénitra. Autrement dit, reproduire plus au sud le schéma entre Vigo et les usines françaises. Le groupe est également engagé dans le soutage du GNL avec un projet résolument novateur en Espagne: la construction de la première barge multiproduits (fioul, GNL, etc.) dans le cadre du projet européen Core LNGas Hive. Flota Suardiaz est associée à la compagnie pétrolière Cepsa. La construction du navire a été commandée au chantier naval basque Zamakona, et la mise en service est prévue dans le port de Barcelone en 2018.

Le chiffre-clé

16 700

C’est le nombre de remorques embarquées sur la ligne entre Vigo et Nantes Saint-Nazaire.

En 2016, le nombre de remorques embarquées a augmenté de 26 % à 16 700 unités. Malgré cette performance, la ligne n’a pas encore atteint son objectif fixé à 25 000 unités par an.

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