Pour la période 2015/16, les investissements de la SA Port d’Anvers ont été de 163 M€, dont 57 M€ affectés à l’amélioration et à la consolidation de bassins. Pour 2017, un montant de 134 M€ est prévu. Il faut ajouter un programme fixé précédemment, portant sur 1,8 Md€ pour la période 2015/25, dont une partie est consacrée à l’achèvement de l’écluse géante de Kieldrecht. Il prévoit aussi le renouvellement d’une écluse fluviale « Royers » pour le transit de plus grandes unités, l’adaptation de la partie centrale du port rive droite. À cela s’ajoutent les améliorations à apporter aux desserte fluviales, ferroviaires et routières avec l’hinterland et des terminaux intérieurs. Il ne faut pas oublier la préparation de la future darse à marée Saeftinghedok.
Le groupe Sea-Invest, va investir plus de 400 M€, dont 300 M€ pour implantations à la darse Delwaide quittée par MSC. Zenith Energy a obtenu à la darse Delwaide une concession portant sur un quai de 1200 m et 31 ha, où sera installé un centre de stockage d’une capacité d’un million de m3 à terme, un investissement de 250 M€. La Katoen Natie investit 50 M€ sur l’arrière site de la darse Delwaide. La Mexico Natie développe en bordure d’un quai de 620 m à la darse Delwaide un terminal mixte conteneurs/breakbulk. L’investissement est de l’ordre de 45 M€.
Saeftinghedok
Des investissements sont également annoncés pour la zone portuaire de la rive gauche. PSA et MSC poursuivent l’aménagement du grand terminal MPET, de même que DP World ajoute de nouveaux équipements au terminal Antwerp Gateway. Diverses entreprises impliquées dans des activités logistiques et de distribution investissent 60 M€ dans des magasins et équipements. Le groupe Ahlers investit 22 M€ dans un magasin spécialisé pour produits chimiques.
Une performance sur les conteneurs et les vracs liquides
Le bilan 2016 réalisé par le port d’Anvers a confirmé une tendance existante depuis cinq ans. Les croissances de trafic se poursuivent essentiellement dans deux secteurs, les conteneurs et les vracs liquides.
Les conteneurs ont atteint 10,03 MEVP (+ 4,1 %) soit 117,9 Mt (+ 4,1 %) et 55 % du trafic global. Les vracs liquides représentent 69,22 Mt (+ 3,8 %) et 32 % du trafic global. Toutes les autres filières apparaissent en recul, les vracs secs avec 12 Mt (– 9,1 %), le RoRo avec 4,56 Mt (– 1,8 %), le conventionnel/breakbulk avec 9,8 Mt (– 2 %), les voitures avec 1,18 Mt (– 2,8 %).
Le « phénomène conteneurs » à Anvers résulte de l’accessibilité du port à des ULCS jusqu’à 20 000 EVP, de la présence des alliances avec plusieurs service, et de l’utilisation de grands terminaux à marée. Les vracs liquides progresent grâce aux dérivés du pétrole et surtout aux produits chimiques. Les vracs secs se replient à cause de la baisse continue des arrivages de charbon et de minerais.
Au cours des dernières années, les efforts de développement ont été axés sur les conteneurs et les vracs liquides. Le conventionnel/breakbulk est resté un peu à la traîne: les cargaisons passent à Flessingue et à Rotterdam. En cause: le manque de flexibilité du travail portuaire. Le récent accord passé entre patronat, syndicats et gouvernement flamand, une mini réforme du travail portuaire ne semble pas satisfaire les exigences. Pas question de composer les équipes selon les besoins réels comme dans les deux ports néerlandais. Quant à la polyvalence du docker, c’est loin d’être gagné. A défaut d’une réforme, Anvers risque progressivement de perdre un secteur de trafic qui était sa grande force.
B. V. D. B.