Avec 38 Mt (– 1,3 %), le score légèrement négatif de 2016 a permis de réaliser que le port côtier belge a d’autres secteurs de croissance que celui de la conteneurisation deepsea. Celle-ci demeure importante pour Zeebrugge comme le démontre le retour en avril d’un service Asie-Europe. Toutefois, sa situation de port rapide affirme sa fonction de port à conteneurs.
Le trafic RoRo a enregistré un nouveau record avec 14,35 Mt (+ 6,7 %) conteneurs inclus. La position de Zeebrugge comme premier port automobile européen est confirmée avec 2,77 millions d’unités (+ 14,3 %). Les vracs secs ont progressé de 23,2 % à 1,48 Mt. Le secteur des vracs liquides a enregistré une baisse de 10,7 % à 6 Mt à cause de la diminution des arrivages de GNL (– 20,6 %). Le port gagne en importance dans le domaine du conventionnel/ breakbulk (+ 27,5 %) et les projets.
Dans le domaine des conteneurs, le trafic global a atteint 1,4 MEVP (– 7,6 %), dont quelque 300 000 EVP en deepsea (– 33,8 %) et 1,1 MEVP en Short sea roro (+ 2,5 %). Zeebrugge est probablement le premier port à conteneurs roulier d’Europe du Nord. Cette position, il la doit à plusieurs facteurs. Sur courtes distances, soit la desserte du Royaume-Uni, il ne faut pas de certificat VGM (Solas). Les frais de réception sont minimes. Le transit sur terminaux est très rapide grâce à la flexibilité en matière de shifts. Les prestations des opérateurs se complètent progressivement d’une intégration à la logistique ferroviaire pour la desserte de l’hinterland au Royaume-Uni et sur le continent. Ce type de trafic ira croisssant. Par exemple, le principal opérateur, l’armement Cobelfret (Cldn), va progressivement aligner une nouvelle génération de rouliers d’une plus grande capacité, ce qui lui permettra d’accélérer les fréquences et de bénéficier d’économies d’échelle.
Renforcer les secteurs porteurs de croissance
Pour l’exercice en cours, 23 M€ sont prévus par le port. Il s’agit, dans l’avant-port, d’adaptations de quais, de la construction d’un mur de quai de 210 m au bassin Albert II et d’approfondissement, ainsi que de la construction d’un bâtiment qui complètera le nouveau terminal pour croisières. Dans l’arrière-port, il s’agit du démarrage de la construction d’un quai dans la grande darse sud.
Au-delà de l’exercice en cours, les investissements prévus sont centrés sur des trafics rouliers, plus précisément de voitures. L’objectif est de traiter entre 3,5 et 4 millions de véhicules par an d’ici 2020.
Le groupe Cobelfret a pris en concession l’ancien terminal à conteneurs ZIP et va y réaliser sa deuxième grande base RoRo pour y traiter des trafics de conteneurs, de voitures et autres.
Dans l’arrière-port, d’importants travaux sont prévus. En bordure du canal Baudouin, une section sera élargie de 7 à 250 m pour y réaliser un quai de 850 m pour une superficie d’arrière terrain de 70 ha. Via le bassin de liaison, des grands navires rouliers pourront accéder à ce futur terminal. Du côté de la grande darse sud, le quai de Bastogne va être prolongé de 1 070 m pour une superficie de 58 ha. Dans le fond de cette darse devrait être achevé cette année le quai de retour de 400 m.
Des entreprises privées investissent également. BNFW développe ses installations d’emballage. Dans la zone logistique sud, NDQ Logistics développe un centre de distribution. Le manutentionnaire ICO investit cette année 15 M€ dans l’aménagement de capacités supplémentaires et table sur un trafic de 2,5 millions de véhicules.
Enfin, la direction du port a sur son bureau un projet qui vise à réaliser une nouvelle écluse, car l’actuelle, qui fait l’objet d’entretiens réguliers, arrive à saturation.
B. V. D. B.