Le bilan 2016 des ports européens démontre la nouvelle économie qui se dessine actuellement dans le Vieux continent. La transition énergétique vers des sources plus propres affecte les trafics de charbon. Les importations baissent même si cette source de combustible conserve son importance. Du côté des vracs liquides, l’abandon progressif des énergies fossiles commence à se faire ressentir. Les hydrocarbures perdent de leur teneur. À cela s’ajoute les suites de la crise du raffinage en Europe qui déserte le continent pour d’autres cieux. En 2016, le Vieux continent a aussi connu une « crise » agricole, notamment en France avec la mauvaise récolte. Un coup dur pour les ports où les produits agricoles pèsent lourdement. La diminution des exportations de céréales pourrait avoir des effets démultipliés sur les trafics portuaires. Après une fin de campagne céréalière 2015/2016 sur les chapeaux de roues, la première moitié de celle couvrant la période 2016/2017 apparaît comme son négatif. Enfin, sur les marchandises diverses, et, surtout, les conteneurs, l’essor des volumes transportés en 2016 s’établi à 3,5 % à 153,7 MEVP. Un taux qui perd trois points par rapport à celui de l’année précédente qui s’est élevé à 6,8 %. Moins de volumes mais des parts de marché qui semblent aussi se redistribuer sur le Nord de l’Europe. Rotterdam conserve sa pole position mais Haropa, avec le site du Havre, voit sa part de marché progresser quand celle de Hambourg se stabilise. Anvers est le grand gagnant sur ce Range grâce au transfert d’une partie du trafic conteneurisé de Zeebrugge sur les quais anversois. Le nationalisme économique belge a joué à fond entre les deux ports.
Dans les collectivités ultramarines, La Réunion, Nouméa, la Guadeloupe et la Guyane affichent une croissance. Le signe d’une reprise de l’économie régionale mais aussi de facteurs locaux. La position de La Réunion comme hub se confirme. À Nouméa, les trafics d’exportation de nickel et de ferro-nickel progressent. En Guyane et en Guadeloupe, l’économie se redresse. Sur ces deux territoires, l’effet attendu du nouveau jeu d’écluses du canal de Panama n’a pas encore jouer à plein. Un potentiel de croissance pour les mois à venir.