Le port rochelais va s’attaquer cette année à la zone de Chef de Baie 4, sur la partie sud du port. Alors qu’elle accueille actuellement les navires sabliers, elle va se transformer pour proposer un nouveau linéaire de quai et 4 ha de plate-forme attenante. Ces aménagements sont surtout destinés aux trafics de pâte à papier et de conteneurs. L’appel à manifestation d’intérêt a été lancé en 2016 et les résultats de cet appel devraient être rendus dans les toutes prochaines semaines. Suivront d’autres aménagements sur cette zone du port, avec un approfondissement d’un mètre de la souille et la consolidation des quais de Chef de baie 1, 2 et 3.
Sur le môle d’escale, duc d’Albe a été remplacé l’an dernier suite à une avarie provoquée par un navire. Les difficultés créées cette avarie pour la réception des pétroliers a conduit le port à moderniser l’appontement qui leur est dédié. Alors que les deux quais existants recevaient pour l’un, les « petits » navires et pour l’autre, les plus grands, leur polyvalence va être renforcée afin d’accompagner l’augmentation de la taille des navires. L’investissement va représenter 5 M€.
La digue qui borde La Repentie a été rehaussée d’un mètre l’an dernier pour un coût de 500 000 €. Le comblement du casier se poursuit par le nord, ce qui va permettre de démarrer l’aménagement d’une unité de traitement des sédiments à terre. Elle recevra les boues issues du dragage des ports de plaisance du département et du bassin à flot du grand port. Le comblement reprendra ensuite par le sud. Le terre-plein ainsi aménagé accueillera dans quelques années le montage des gigantesques éoliennes qui formeront le nouveau parc éolien off shore au large de l’île d’Oléron.
EVA investi 5,5 M€
Les entreprises portuaires ne sont pas en reste quant aux investissements. Le chantier du nouveau silo céréalier bord à quai de Socomac Soufflet se poursuit. Sa mise en service est prévue pour cette année et l’investissement aura représenté au total 27 M€.
Enfin, EVA a commencé à aménager les 5,5 ha de terre-plein qui bordent le second quai de l’anse Saint-Marc et dont il a obtenu la concession. Le coût de cet aménagement devrait représenter au total 5,5 M€.
Le mauvais impact des céréales
« L’année 2015 avait été exceptionnelle. » Ce rappel au moment de donner les chiffres de 2016 est symptomatique. Les acteurs du port de La Rochelle ont besoin de réconfort en se souvenant qu’ils ont connu des jours meilleurs. Et en espérant qu’ils reviendront vite. L’année 2016 avait pourtant bien commencé, avec une hausse des trafics de 2,7 % au premier semestre. Puis est arrivée la campagne céréalière, « la pire depuis plusieurs années ». À leur arrivée sur le marché mondial, les grains se sont trouvés en concurrence avec les productions abondantes et de meilleure qualité des autres grands pays céréaliers de la planète.
Pour La Rochelle, ce phénomène a entraîné une chute des trafics globaux de 5,9 %, pour un total de 9,22 Mt. L’impact des céréales est majeur dans cette baisse puisque, sans elles, ces trafics ont progressé de 1,6 %. Alors qu’elles représentent habituellement 45 à 50 % des trafics, elles sont descendues à 41 %, enregistrant une diminution de 15 % de leurs tonnages sur l’année.
Quant aux autres produits, la plupart est dans la continuité des années précédentes. À l’exception cependant des engrais, eux-mêmes impactés par les problèmes céréaliers: ce trafic a baissé de 8,4 % pour 517 000 t. En revanche, celui de l’alimentation animale augmente de 5,9 % à 270 000 t.
La pâte à papier quant à elle progresse de 16 %, avec 0,5 Mt, ce qui place La Rochelle au deuxième rang européen pour ce trafic derrière Flessingue. Et elle permet de limiter l’impact de la baisse du trafic de grumes, qui se poursuit depuis des années maintenant, sur la filière des produits forestiers, celle-ci enregistrant une augmentation de 11 % à 850 000 t.
Enfin, la croissance des colis lourds est de 12,5 %, et ceci essentiellement grâce aux éoliennes dont le trafic a progressé l’an dernier de 80 %.
M. G. S.