L’Autorité portuaire de Barcelone (APB) poursuit une stratégie ambitieuse d’investissement. Après un niveau de 26 M€ en 2016, le budget pour 2017 prévoit un montant de 135 M€.
Le principal objectif demeure la construction des nouveaux accès routier et ferroviaire du port. La réalisation du nouvel accès routier, adjugé en 2014 pour un coût de 118 M€, a pris un gros retard.
Le nouvel accès ferroviaire représente un enjeu crucial car il doit permettre une sortie directe des conteneurs sans passer par la gare de Morrot. Le coût du projet est de 150 M€, pris en charge conjointement par l’APB (73 M€) et par ADIF, entreprise publique en charge du réseau espagnol (77 M€).
Une gare et des embranchements
Le démarrage du projet a été retardé notamment par les modalités de cession gratuite à ADIF d’un tronçon de voie de 2 km propriété du gouvernement catalan. Ce point a été réglé en juin 2016. Le lancement des appels d’offres pour la partie correspondante à ADIF, plusieurs fois retardé, devrait avoir lieu au printemps 2017. De son côté, l’APB devrait lancer les appels d’offres fin 2017. Le temps presse désormais. Les opérateurs de conteneurs, notamment Hutchison, ont fondé leurs investissements sur la disponibilité d’une voie ferroviaire moderne.
Il faut ajouter la construction d’une nouvelle gare ferroviaire (54 M€) mais aussi, fait nouveau, le financement de différents embranchements de 750 m sur la ligne Barcelone-Saragosse-Madrid. Ces projets se situent bien au-delà de l’enceinte portuaire et représentent un investissement conséquent (30 M€).
Ils témoignent de la volonté du port de renforcer sa présence dans un territoire stratégique où la pression de ses concurrents Valence et Bilbao principalement est forte.
Un port au meilleur de sa forme
Au total, en 2016, le port de Barcelone a manipulé 47,5 Mt hors pêche et avitaillement, en hausse de 3,4 %.
Pour la première fois depuis 2011, le port de Barcelone a atteint et même dépassé le niveau des 2 MEVP, avec 2,2 MEVP exactement (+ 14,5 %). Cette performance s’explique principalement par la bonne tenue du trafic de commerce extérieur: + 4 % pour les exportations (0,7 MEVP, en conteneurs pleins) et + 9 % pour les importations (0,5 MEVP). La bonne surprise vient de la forte reprise du transbordement. Après plusieurs années de fort recul, cette activité a progressé de 47 % (0,4 MEVP).
Le trafic d’automobiles neuves a continué sur la lancée des années antérieures. Avec 0,9 million de véhicules (+ 4 %), Barcelone conserve son leadership en Espagne. Le reste du roulier progresse de 3 % à 0,4 M d’UTI grâce au trafic avec les Baléares. Le bilan des autoroutes de la mer est négatif (– 12 %, 3,8 Mt).
Comme dans d’autres ports espagnols, le bilan 2016 des vracs est décevant: stable pour les produits secs (4,4 Mt) et négatif pour les liquides (– 5 %, 11,4Mt), en dépit de la hausse du gazole (+ 16 %, 2,7 Mt), principal produit traité.
Le chiffre d’affaires est resté stable à 155 M€ et le port a dégagé un cash flow impressionnant (86 M€, + 17 %) qui lui a permis de financer ses investissements soit 26 M€ en 2016 et de poursuivre sa politique de désendettement. L’encours de la dette bancaire se situe à 304 M€ fin 2016 soit 24 % des fonds propres contre 494 M€ fin 2010 (51 %).
D. S.