Garder le cap du hub

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En 2016, Port Réunion a su garder le cap de la croissance. Avec une hausse de 16 %, le trafic du port de l’île Bourbon s’élève à 5,3 Mt. La majorité des flux reviennent aux conteneurs qui, avec 3,1 Mt et 324 673 EVP représentent 60 % du trafic global. En tonnage, ce courant gagne 33 % et 31 % en nombre d’EVP. Si les trafics conteneurisés de La Réunion restent encore majoritairement destinés à approvisionner le marché local, le hub, créé par CMA CGM, montre toute sa pertinence dans la région. « En 2015, le trafic transbordé est passé de 12 000 EVP à 24 000 EVP. En 2016, ce trafic frôle la barre des 74 000 EVP. Le hub de Port Réunion est complètement parti », a confié Jean-Frédéric Laurent, président du directoire de Port Réunion. La hausse des trafics locaux conteneurisés est liée, selon le président du directoire, à la poursuite des ouvertures de grandes surfaces généralistes ou plus spécifiques comme les magasins de bricolage.

En 2016, les conteneurs pleins hors transbordement ont progressé de 8 % à 141 141 EVP et de 4 % en tonnage. Cette bonne performance du trafic local s’explique aussi par la conteneurisation de certains produits. Ainsi, des produits traditionnellement transporté en vrac, comme les matériaux de construction, sont aujourd’hui acheminé sur l’île par voie conteneurisée. Et pour Jean-Frédéric Laurent, cette mutation tient à offrir une meilleure efficacité de la chaîne logistique. L’exemple du bitume est caractéristique. Le transport dans des conteneurs thermo-tank permet d’apporter les produits directement sur le chantier sans opéré de transfert de marchandise.

Les vracs liquides affichent une hausse de 5 % à 897 330 t. L’essence est en train de prendre le pas sur le gazole, signe d’une transition énergétique en faveur de véhicules plus propres. La baisse du gazole tient aussi à l’alimentation des centrales électriques de l’île. Seule ombre à ce tableau, les trafics de vracs solides enregistrent une baisse de 7 %. Le principal flux, le charbon, accuse un repli de 7 % à 617 012 t. Un effet lié principalement à la production électrique. L’alimentation des centrales se fait par le charbon et le fioul. Dès lors que l’un augmente, l’autre baisse. Ensuite, le ciment et le clinker ont vu leur volume régresser en raison d’un repli du secteur du BTP. Ces diminutions ont été partiellement compensées par la bonne tenue du sucre qui progresse de 25 % à 128 100 t et des céréales. Le développement de l’élevage sur l’île incite les agriculteurs à importer de plus en plus de produits pour l’alimentation, ce qui permet de dynamiser ces flux.

Enfin, le nombre de véhicules progresse de 5 % à 34 558 unités. « Ce sont des automobiles pour les particuliers qui augmentent mais aussi les engins de chantier », précise Jean-Frédéric Laurent.

Sur cette lancée, le président du directoire de Port Réunion envisage l’année 2017 sous de bons auspices. La croissance devrait se maintenir à un niveau « raisonnable ». Et pour les conteneurs, il table sur une nouvelle progression au cours des prochains mois.

Une année de pause

Port Réunion a connu ces dernières années de grands changements. Le dragage du port et la mise en service de nouveaux portiques sur le terminal à conteneurs ont permis au port de réaliser des performances sur ce trafic.

« Cette année de pause dans nos investissements doit nous obliger à travailler sur l’organisation des terre-pleins », a indiqué Jean-Frédéric Laurent, président du directoire de Port Réunion. Les premiers travaux sur l’accès du port et l’organisation des terre-pleins ont déjà démarré au cours de l’année passée. « Il faut maintenant que nous finalisions ce projet ce qui nous permettra d’optimiser tous nos espaces ». Le cahier des charges et les plans sont établis. Le port doit maintenant continuer la mise en œuvre de ces objectifs. « Il faut changer la configuration de notre port pour permettre de disposer de nouvelles capacités ».

Actuellement la capacité théorique du terminal est estimée aux environs de 500 000 conteneurs. En fonction de l’organisation du terminal, du nombre d’équipes qui travaillent et de la gestion de l’espace, le port peut encore accueillir de nouveaux trafics sans pour autant réaliser de nouveaux investissements. De plus, l’aménagement du parc automobile est dans sa phase finale pour permettre une meilleure répartition de l’espace entre tous les opérateurs.

Parallèlement, le port va relancer les études en vue de la préparation du prochain projet stratégique. Le projet actuel courre de 2014 à 2018. Il a consacré quelques 140 M€ pour le développement du conteneur avec de nombreux travaux et l’investissement dans de nouveaux portiques. Le prochain doit continuer sur cette lancée en travaillant sur les différentes filières du port pour être au service de l’île et aussi de la région.

H. D.

Bilan des ports européens

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