« Les nombreux développements d’immobilier logistique réalisés ou en cours sur l’ensemble de l’axe Seine et le renforcement des services de transport multimodaux vers la France et l’Europe en 2016 offrent encore des perspectives de croissance. Au total et en cumulé, les investissements publics et privés croissent de 30 % à l’échelle d’Haropa. C’est quelque chose de tout à fait significatif et porteur de perspectives positives pour l’avenir en terme de trafics et d’emplois », explique Hervé Martel, président d’Haropa.
Plus de 595 M€ sont attendus en terme d’investissement privés sur les trois ports cette année. Concernant la filière des vracs liquides à Rouen, certains quais des terminaux maritimes du bassin Jupiter vont être remis à niveau en 2017 afin de permettre les déchargements de produits pour le site de DRPC (Bolloré Energie).
Le début des travaux de construction au sein de l’usine Boréalis d’une unité de production de thiosulfate d’ammonium par le groupe belge Tessenderlo devrait renforcer le positionnement de Rouen sur le secteur des engrais liquides.
Pour la filière conteneurs et marchandises diverses au Havre, Prologis continue d’investir sur le parc du Hode. Bolloré Logistics achève la première phase de son nouvel entrepôt sur le parc logistique du Pont de Normandie 2 (PLPN2). Le groupe Panhard devrait engager en 2017 la construction de son premier bâtiment sur le PLPN2. AEW investit sur le PLPN1.
À Paris, Vailog a débuté à Gennevilliers la construction d’un bâtiment de messagerie. Il sera suivi en 2017 d’un entrepôt sur deux étages. À Bonneuil-sur-Marne, Virtuo développe une plate-forme logistique.
Les ports d’Haropa vont investir, en 2017, 95 M€ dans des projets comme la rénovation des écluses de Tancarville et François 1er ainsi que des quais du terminal croisière au Havre. Le coût total des opérations est de 12 M€ financés avec l’aide de la région Normandie et de l’État.
Des trafics en recul mais quelques satisfactions
Après une hausse des volumes enregistrés en 2015 pour les ports de l’axe Seine, le cru 2016 a été marqué par une certaine morosité. Avec un total de 87,1 Mt, les trafics maritimes reculent de 4 Mt. Les vracs liquides atteignent 47,5 Mt (– 4,3 %), les vracs solides 11,6 Mt (– 9,5 %).
Pour les dirigeants d’Haropa, ces mauvaises performances s’expliquent essentiellement par des facteurs conjoncturels à savoir une mauvaise météo affectant directement le marché intérieur céréalier, des mouvements sociaux à répétition au cours du printemps 2016 sur le port du Havre, l’arrêt partiel de production de raffineries au premier semestre.
Si le trafic conteneurs recule de – 2,4 % à 2,6 MEVP en 2016, Haropa met en avant le fait que pour la deuxième année consécutive, le port du Havre bat son record de trafic de conteneurs de et vers le marché français, en croissance de + 0,6 % avec 1,96 MEVP. En 2016, l’activité du terminal roulier du Havre a progressé avec 313 000 véhicules traités soit une hausse de 5 %.
Le port de Rouen réaffirme son rang dans le domaine de l’agro-alimentaire malgré la crise céréalière française. Les engrais (+ 10, 5 %) ou encore les autres vracs agro-alimentaires (+ 11 %) donnent des motifs de satisfaction.
Les trafics fluviaux de l’Île de France sont à nouveau en croissance malgré les effets négatifs de la mauvaise campagne céréalière. Le trafic fluvial de Haropa-Port de Paris s’établit à 20,2 Mt (+ 0,9 %) porté par les secteur du BTP qui recommence à croître pour les besoins des travaux du Grand Paris. Le trafic fluvial de matériaux de construction atteint près de 10 Mt (+ 2,3 %) et celui des produits valorisables s’élève à 6 Mt (+ 16,7 %).
Le secteur de la croisière confirme sa pleine santé avec plus de 362 000 passagers en 2016 soit une progression de 44 %.
J. L.