Les investissements de l’Autorité portuaire de Bilbao (APB) devraient s’accélérer de manière substantielle en 2017 avec un montant budgété de 89 M€ contre 32 M€ en 2016.
Le principal projet est celui de l’Espigón Central qui prévoit la création d’un nouvel espace de 33 400 m2 avec une longueur de quai de 1 080 m et une profondeur de 21 m. Les travaux ont commencé en septembre 2016 et devraient durer 39 mois. La valeur du contrat de l’Espigón Central atteint 79 M€. L’Union européenne apporte une subvention à hauteur de 20 % de ce montant, le reste est à la charge de l’APB.
Ce projet revêt une importance cruciale pour le port. Le taux d’utilisation du sol portuaire est actuellement de 80 % selon l’APB qui estime que le point de saturation sera atteint en 2020. L’extension de capacité est donc indispensable pour permettre d’accueillir de nouveaux opérateurs et assurer la poursuite de la croissance du trafic.
Le port poursuit aussi sa stratégie de développement des ports secs. Les travaux de la 1ère phase de l’aménagement du terminal logistique ferroviaire de Pancorbo (TELOF), situé près de Burgos (Castille), adjugés en décembre 2015 pour un montant de 4,5 M€, devraient être finalisés en 2017. La construction de la plate-forme logistique ferroviaire d’Arasur, dans la province basque d’Alava, devrait être achevée fin 2017. Il s’agit d’un investissement de 5,3 M€ financé par l’APB avec l’équivalent du conseil départemental d’Alava et le gouvernement régional basque. Ce projet pourrait apporter au port un trafic supplémentaire de 2,2 Mt/an.
Enfin, les travaux du nouveau terminal pour les passagers des navires de croisières devraient être achevés en mars 2017 (5,6 M€).
Faire face à la crise de la sidérurgie
Le principal port de la façade atlantique de l’Espagne a enregistré en 2016 une baisse des importations de GNL (– 29 %, soit – 0,5 Mt) destinées à l’usine de regazéification de BBG. La hausse du gazole (+ 0,3 Mt) et d’autres produits a permis de maintenir quasiment inchangé le chiffre global du trafic des vracs liquides à 18 Mt. Cette activité est tirée par la raffinerie de Petronor située à Muskiz, qui importe tout le brut via le port et exporte environ 40 % de sa production. L’enjeu est essentiel puisque les vracs liquides représentent plus de la moitié du trafic total du port soit 56 % en 2016.
La mauvaise nouvelle de l’année 2016 a été la décision d’ArcelorMittal d’arrêter l’aciérie électrique de Sestao entre février et septembre. L’activité a repris pendant les quatre mois suivants, mais à un niveau bien plus faible. Comme le port voisin de Pasajes, Bilbao subit le contrecoup de la crise mondiale de la sidérurgie et des décisions de la compagnie indienne. Ce sont au total 0,6 Mt de minerai de fer et de ferrailles qui ont été comptabilisées en moins. Cependant la progression d’autres vracs secs, notamment le ciment et le clinker (0,2 Mt), a limité le repli de cette catégorie (– 3,7 %, 4,4 Mt).
Du côté des diverses, un léger recul (– 1,8 %, 9,5 Mt) est constaté. Le trafic des conteneurs est stable (0,6 Mt), le port basque ne réalise pratiquement aucune activité de transbordement. Le trafic total a atteint 31,9 Mt (– 1,4 %) et le port a donc réussi à limiter l’impact des baisses des trafics de GNL et des produits liés à la sidérurgie.
D. S.