Des vents contraires

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L’exercice 2016 du port de Rotterdam s’est soldé sur un tassement de 1,1 % des transbordements, à 461,2 Mt. Une contre-performance provenant du secteur des vracs secs (– 6,2 %, à 82,3 Mt) et dans une moindre mesure des vracs liquides (– 0,5 %, à 223,5 Mt).

Au sein des vracs secs, la chute des transbordements de charbon (– 7,3 %) et ceux de minerai (– 7,8 %) s’expliquent par la transition énergétique vers des énergies renouvelables. À noter aussi la baisse de 3,5 % des trafics de produits agricoles.

Pour les vracs liquides, les volumes de pétrole brut transbordés sont en retrait de 1,2 % sous l’effet des faibles prix de l’or noir. Les trafics de GNL ont régressé de 26,1 % du fait d’une raréfaction de la demande mondiale.

Pour les trafics conteneurisés qui représentent 28 % de l’activité, le bilan 2016 est mitigé. En volumes, les trafics s’affichent en hausse de 0,6 %, à 127,1 Mt, mais Rotterdam a vu sa part de marché stagner à 30 % l’année dernière dans le classement du range « Hambourg-Le Havre ».

L’impact des alliances

Plusieurs facteurs grippent la machine. « Le secteur est désorganisé du fait des alliances entre grands armateurs », estime Rotterdam. Les perturbations de trafic à Calais, les grèves de compagnies de ferries transmanche et les avaries techniques des Eurostar ont pesé sur le trafic. Ou encore la chute de l’économie russe sur les échanges conteneurisés avec la Baltique.

Au niveau financier, le chiffre d’affaires de la société d’exploitation est resté stable, à 675,4 M€, pour un bénéfice en hausse de 5 % à 222,2 M€.

Des investissements contre vents et marées

« Les projets de développement et d’investissement en cours attestent de la confiance en Rotterdam pour relever les défis du futur ». Un optimisme que peut afficher le directeur général de la société d’exploitation du port néerlandais, Allard Castelein, en regard de la foison d’investissements. Une quinzaine de projets vont être menés de front ces prochaines années par la société d’exploitation et les industriels actifs sur le site portuaire.

La société d’exploitation du port, après avoir augmenté à 180 M€ (+ 16,4 %) ses investissements en 2016, poursuit sur sa lancée avec le même montant en 2017. Il est prévu un chantier de rénovation de la signalisation et des travaux pour augmenter les capacités des terminaux conteneurisés.

Des groupes pétroliers Exxon, Gunvord et Shell annoncent un montant d’investissement de 2 Md€ pour moderniser leurs raffineries au cours des années à venir.

Dans le segment breakbulk, plusieurs dizaines de millions d’euros vont être injectés par les sociétés les plus actives. À côté de projets concernant une amélioration des infrastructures portuaires, des groupes d’armateurs ont prévu d’étoffer leur flotte et d’autres de mettre en place de nouvelles liaisons ou d’augmenter leur fréquence.

Le secteur de la logistique n’est pas en reste. Un projet de développement du terminal City Terminal Coolport dédié à la logistique du froid est sur les rails. Les transporteurs ferroviaires vont de l’avant avec la mise en place prévue de plus d’une vingtaine de nouvelles liaisons destinées à renforcer les trafics vers l’Allemagne, la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie.

D. B.

Bilan des ports européens

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