Selon la presse locale italienne et notamment le quotidien génois « Il Secolo XIX », la société Gruppo Investimenti Portuali (Gip) qui contrôle actuellement le terminal conteneurs Sech a quasiment bouclé l’accord de cession avec le fond britannique Infracapital. Ce groupe qui chapote l’Associated British Ports, le gérant des 21 situés de l’autre coté de la Manche, serait prêt à signer un chèque de plus de 200 M€ en échange de 95 % du capital social détenu par Gip.
Un plan d’investissements de 16 M€ mis en place par la gestion portuaire a servi à améliorer la partie équipements, notamment en ce qui concerne la modernisation des grues et l’amélioration du système de répartition des conteneurs sur les quais. Ce plan a également permis d’élargir les voies d’accès au terminal pour faciliter le passage des cargos de grandes dimensions. Du pain béni pour les Britanniques qui s’apprêteraient en cas d’accord, à faire quelques retouches ultérieures pour améliorer les capacités de rendement.
Coté italiens, l’enveloppe de 32 M€ inscrite dans le dernier bilan de l’autorité portuaire rédigé à la veille de la mise en place de la réforme portuaire, doit couvrir la manutention de certaines infrastructures et de quelques retouches dites stratégiques. L’objectif de cette opération est de compléter le lifting complet offert au port de Gênes depuis quelques années afin d’améliorer le volume de transactions commerciales. Il s’agit de l’élargissement d’une bouche d’entrée dans le port, la nouvelle tour des Pilotes et de transformations dans les chantiers de Fincantieri pour rationaliser les espaces. Selon la feuille de route de cette opération, les travaux dans les chantiers devraient être terminés d’ici 2018. Une deuxième enveloppe de 23,6 M€ sera destinée aux opérations de mise en place du système de connexion d’électricité à quai, la construction d’une nouvelle passerelle pour l’embarquement des passagers, la manutention du ferroviaire.
Un bilan en demi-teinte
Avec un trafic de 50,8 Mt de marchandises en 2016, le port de Gênes accuse une baisse de son volume de 1 % par rapport à l’année précédente. Pour l’autorité portuaire, ce repli s’explique par la réduction du trafic des vracs liquides et solides.
Dans le rapport de ses activités, l’autorité portuaire évoque l’embellie enregistrée par le trafic de produits sidérurgiques en hausse de 13,0 % à 2,9 Mt. L’embellie concerne aussi le secteur des marchandises diverses dont le volume est estimé à 31,6 Mt, soit un essor de 2,7 % par rapport à 2015. Ce chiffre est lié à l’augmentation du volume de conteneurs estimé à 2, 3 EVP soit l’équivalent de 22,4 Mt. Il s’agit d’un nouveau record pour le port de Gênes qui estime la croissance du volume de conteneurs à 2,5 % par rapport à 2015.
2016 a aussi été marquée par une diminution du trafic d’huiles minérales (– 7,6 %) avec un volume de 13,9 Mt et des autres liquides qui accusent une baisse de 4,3 %. Dans les détails, avec 241 000 t, le trafic d’huiles végétales et de vins chute de 11,4 %, avec 482 000 t les produits chimiques chute de 0,3 % Enfin, avec 604 000 t, le trafic de vracs solides a reculé de 38,6 %.
L’autorité portuaire se console avec un nombre de passagers en croissance de 19,9 % avec 3,1 millions de passagers dont un million de croisiéristes. Un chiffre que l’autorité portuaire souhaite améliorer d’ici la fin de 2017.
Pour l’autorité portuaire tous ces chiffres démontrent la pertinence des investissements effectués durant les trois dernières années malgré la crise qui perdure. Et si l’État italien se montre parfois frileux et tente de repousser les échéances malgré les multiples promesses, les privés continuent à miser sur le système portuaire italien.
A. F. D.