Après plusieurs années de ralentissement des trafics, le port de Bayonne enregistre un léger rebond de + 0,5 % en 2016 avec un trafic total de 2,3 Mt.
Dépassant les 500 000 t, les exports de maïs (+ 30 %) ont profité d’une bonne année de production et du report des volumes de la récolte 2015. De même, les trafics huile de palme, tourteaux et blé ont connu une forte remontée.
Le redémarrage des imports d’hydrocarbures raffinés, au second semestre 2016, a généré un nouveau trafic de 15 000 t, qui s’ajoute aux exports de pétrole brut (80 000 t) en hausse de 27 % et au trafic de dérivés pétroliers. D’autres trafics, de niche comme des broyats de pneus, du coke de pétrole, etc., initiés courant 2015 se sont développés en 2016.
Trafic le plus conséquent du port de Bayonne, les produits sidérurgiques ont connu une année en demi-teinte. Les exports de billettes de l’industriel Celsa sont reparties à la hausse (+ 15 %) pour 550 000 t alors que les imports de ferraille ont continué de baisser (245 000 t, – 18 %).
Les exports reprennent
Autre trafic d’envergure pour le port: les engrais, confrontés à une diminution de la demande et aux fluctuations du marché, atteignent les 467 000 t, soit 24 000 t de moins qu’en 2015.
La baisse du trafic soufre (– 24 %), s’explique par la reprise des activités de Sobegi par Adisseo courant d’été 2016 et l’engagement d’importants travaux sur le fondoir de soufre.
Les imports de bois, annoncées par les industriels, n’ont pas été au rendez-vous avec juste 70 000 t. L’exportation, en revanche, est consolidée par le développement de la ligne régulière vers l’Afrique du Nord. Enfin, la perte des trafics granulats et quartz a impacté la catégorie vracs solides.
Les laminoirs en fer de lance
« Avec un léger rebond du trafic en 2016, nous avons conjuré la baisse et assistons à un redémarrage de l’activité portuaire, qui sera portée durant 2017 par l’arrivée de nouveaux produits pétroliers, le projet de Laminoirs des Landes et la conjoncture qui redevient favorable. On sent un certain optimisme et un retour des investissements », constate Georges Strullu de la CCI Bayonne-Pays basque.
Programmée depuis des années, le lancement de l’activité du groupe sidérurgique italien Beltrame, devrait se concrétiser cette année. Après finalisation des travaux, l’unité industrielle Laminoirs des Landes basée à Tarnos, dédiée à la production de laminés de tôles fortes d’acier, devrait entrer en production au troisième trimestre 2017, offrant des perspectives à terme de volumes maritimes de 350 000 t par an.
Toujours dans le domaine sidérurgique, l’acteur clé du port de Bayonne, Celsa, démarra l’installation cette année de son nouveau laminoir à chaud avec une mise en production en 2018, qui sera suivie par la construction d’un deuxième laminoir. Par ces investissements, Celsa pourrait générer à terme près de 350 000 t de trafic maritime supplémentaire.
Dans le secteur du soufre, Adisseo, reprenant l’activité de Sobegi, investit sur une remise en état des installations et table sur un retour des imports de soufre solide à 100 000 t. L’augmentation des capacités de traitement de stockage de l’industriel LBC pourrait se traduire par un impact sur le trafic maritime des produits chimiques et pétroliers.
La CCI Bayonne-Pays-Basque investira près de 600 000 € pour réaménager des quais et terre-pleins sur les différentes zones portuaires, pour moderniser la forme de radoub accueillant la nouvelle drague Hondarra ainsi que pour déployer de la fibre sur les divers sites portuaire. Afin d’accompagner le projet des Laminoirs des Landes, le port procédera à l’achat d’un palonnier électromagnétique, qui permettra la manutention de brames d’acier de 6 m sur 2 m 50 pesant chacune près de 30 t.
M. P.