« Face à une demande forte de transport de gros volumes par les navires céréaliers, une des opérations majeures que mènera le port en 2017 portera sur le dragage du chenal sur près de 100 km, du printemps à septembre, afin d’améliorer les accès nautiques, notamment du terminal de Bassens », indique Christophe Masson, président du directoire du grand port maritime de Bordeaux (GPMB). Pour cette opération dénommée « Gironde XL », qui permettra de gagner un mètre sur les tirants d’eau, 14 M€ seront mobilisés (60 % État, 20 % Europe, 20 % GPMB), soit le plus fort poste sur une enveloppe globale d’investissement 2017 de 31,5 M€. Un appel d’offres a été lancé pour solliciter le recours à de nouvelles dragues en zones profondes.
Zones logistiques
Pour accroître son offre de zones logistiques, le GPMB s’est, en parallèle, fixé un budget de 7,4 M€ pour acquérir des réserves foncières, proches du fleuve, prioritairement dans l’agglomération bordelaise, comme dans la zone Alfred Daney. Le terminal de Bassens, qui concentre une grande partie de l’activité portuaire, fera l’objet de réaménagements d’infrastructures, de bâtiments et d’équipement, notamment à travers le renforcement de terre-pleins et des quais (4,7 M€).
Sous sa casquette d’aménageur, le port lancera avant l’été les travaux de modernisation et d’agrandissement du port de plaisance des Bassins à flot (2,6 M€). Il consacrera 2,2 M€ au développement, sur cette même zone, de l’activité de réparation navale et refit de yacht qui a déjà accueilli 6 navires.
Au niveau de la dématérialisation des formalités portuaires, la création d’un GIE est à l’œuvre, avec 12 ports et des collectivités territoriales, pour mutualiser leurs compétences sur les systèmes Vigie et AP+.
Une année médiocre en deçà des 8 Mt
Avec 7,8 Mt de trafic global réalisé en 2016, le Grand Port maritime de Bordeaux a connu une année particulièrement difficile. Cette baisse de 6,5 % (– 540 000 t) du trafic total par rapport à 2015 découle plus spécifiquement de la perte de 330 000 t sur les exports de céréales qui atteignent juste 1 Mt (– 23 %), tonnages s’alignant sur les niveaux de récoltes régionaux.
Représentant la moitié des tonnages du port, les hydrocarbures marquent le pas avec un différentiel de – 100 000 t, pouvant s’expliquer par une moindre consommation liée à un hiver 2016 clément.
Les produits liés au secteur de la construction sont à la peine. Ainsi, les imports de granulats régressent de 130 000 t. Les constructeurs locaux ont en effet privilégié des approvisionnements dans des carrières locales ou ont subi une diminution de chantiers de travaux publics due à la réduction des dotations de l’État aux collectivités locales.
Contraint par le manque de place sur le terminal de Bassens, le trafic conteneurs accuse un ralentissement de 8 % à 57 243 EVP.
En revanche, les trafics de marchandises diverses sont restés stables et les flux de certains produits ont progressé. Les imports de graines oléagineuses (+ 63 %) s’envolent grâce à l’augmentation de capacité de production de l’acteur Saipol, embellie nuancée cependant par une baisse corrélative, de ce même acteur, des exports d’huiles (– 18 %). Fruit d’une démarche active du port pour capter des trafics, les entrées d’engrais gagnent 60 000 t.
Enfin, sur le secteur de la croisière maritime, le port affiche un nouveau record avec 50 escales accueillies en 2016.
M. P.