Les juges ont considéré que les mesures de protection prévues pour préserver une espèce rare de fenouil d’eau (Schierlings-Wasserfenchel) qui ne pousse que sur les berges de l’estuaire de l’Elbe étaient insuffisantes. Ceci pourrait repousser l’opération de un à deux ans, au grand dam des représentants de l’économie portuaire dont dépendent 150 000 emplois. Le projet de creusement prévoit un approfondissement et un élargissement du lit de l’estuaire de l’Elbe, ceci afin de faciliter les allées et venues des navires, de même que l’accueil à tout moment de porte-conteneurs d’un tirant d’eau d’un maximum de 13,5 m, et même de 14,5 m à marée haute. Ce projet, d’un coût de 760 M€, doit permettre au grand port hanséatique de booster une activité en net recul depuis 2009. Cependant, trois grandes ONG environnementales (Bund, Nabu et WWF) ont porté plainte contre une action qu’elles jugent inutile et qui va affecter les écosystèmes des berges ainsi que certaines zones de cultures maraîchères. Démarré en 2006, le projet a été une première fois bloqué par la justice en 2012. Le dossier qui a été jugé le 9 février était lui-même en examen depuis quatre ans et demi.
« Réagir vite »
La Ville de Hambourg et ses partenaires économiques ont annoncé leur volonté de réagir vite: « Nous allons tout faire pour revoir notre copie le plus rapidement possible. Je pense en mois et non en années », a déclaré Frank Horch, sénateur hambourgeois en charge de l’Économie. Abordant les choses positivement, le maire de la ville, Olaf Scholz, a estimé que la décision du tribunal n’offrait pas seulement une « sécurité juridique » pour la suite du projet, mais aussi « une sécurité pour tous les projets futurs prévus sur nos voies fluviales et qui impliquent des procédures d’approbation complexes ».