Plusieurs facteurs ont contribué à l’amélioration de la situation, estime Diego Aponte: « La chute d’Hanjin a ouvert les yeux de certains de nos clients qui ont compris combien le transport maritime est important dans leur chaîne d’approvisionnement. Je pense que cela avait été un peu oublié avec l’uniformisation (commoditization) de notre secteur où Hanjin, Mærsk et MSC sont, disons, tous mis dans le même panier. Même les commissionnaires de transport commencent à le comprendre. »
La concentration des transporteurs est également une bonne chose, estime le haut représentant de MSC, car de plus grandes compagnies sont probablement plus libres de prendre les bonnes décisions. « J’espère que grâce à cette concentration notre secteur deviendra plus durable, car ce qui s’est passé depuis 2008 est totalement illogique. Nous avons investi des milliards de dollars chaque jour. Tout le monde autour de nous gagne de l’argent, sauf nous. La concentration historique de 2016 devrait conduire à un comportement plus rationnel des opérateurs restant. ». Et Diego Aponte de rappeler la relative bonne tenue des taux spot en sortie de Chine alors que les vacances du Nouvel an réduisent considérablement les exportations.
Venir à bout de la surcapacité
Il reconnaît néanmoins que la surcapacité est toujours présente mais ajoute que le secteur, devenu enfin rationnel, devrait pouvoir en venir à bout, aidé par la croissance de la demande. Cette croissance sera soutenue par les 80 à 90 millions de naissances annuelles que connaît le monde.
« Une erreur a été commise par certains de nos homologues, que je ne nommerai pas, qui voulaient construire des navires toujours plus grands afin de bénéficier d’une sorte d’avance sur le marché. Malheureusement, cette avance ne s’est jamais matérialisée », ajoute Diego Aponte. Les prochaines réunions au sein du 2 M pourraient être houleuses.
Pour conclure, il explique que MSC a besoin d’un retour sur investissement « décent » pour continuer à croître, donc de « stabilité ». Fin octobre, Rodolphe Saadé, alors d.g. délégué de CMA CGM, a appelé à la « décence » dans la guerre des prix.
Considérant que le retour à la rationalité dans la prise de décisions est acquis, Diego Aponte « prévoit que 2017 devrait être meilleure que 2016 ». Le fond de la piscine aurait donc été atteint. Mærsk l’anticipe également en espérant un résultat sous-jacent de plus d’1 Md$.