À l’initiative de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) du département risques professionnels de l’Assurance maladie et du Carsat Normandie (Caisse d’assurance retraite et santé au travail), des entreprises du secteur logistique et portuaire ont été conviées à une réunion d’information sur la prévention du risque chimique à l’ouverture des conteneurs. Un constat tout d’abord. Si le risque n’est pas nouveau, sa prise en compte est relativement récente. Les premières études sur le sujet ont été menées en Allemagne et au Benelux en 2002. À Hambourg, sur 5 000 conteneurs contrôlés, 20 % d’entre eux présentaient un taux de toxicité dépassant le seuil légal. En France, la prise en compte du problème remonte à 2010. Le ministère du Travail s’est penché sur le sujet en 2013 en lançant une étude. Ce sont les douaniers et les dockers qui les premiers ont donné l’alerte. Au Havre, par exemple, des agents du service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (Sivep) ont par le passé été hospitalisés.
Des obligations rarement respectées
Les gaz toxiques peuvent provenir de deux origines. La fumigation d’une part, qui consiste à introduire une substance dans le conteneur pour détruire les parasites et les insectes. Mais d’autres gaz ou vapeurs toxiques peuvent émaner des marchandises elles-mêmes selon leur procédé de fabrication. Depuis 2010, certains fumigants jugés trop nocifs comme le bromure de méthyle sont interdits en Europe. Mais de nombreux pays hors Union européenne continuent à l’utiliser. La fumigation est obligatoire notamment sur le transit Asie/Europe. Les conteneurs devraient être ventilés avant de toucher leur destination et estampillés par un étiquetage spécifique mentionnant le type de traitement. Mais ces obligations sont rarement respectées. Au cours du colloque, les intervenants ont reconnu que les dispositifs de prévention sont encore aujourd’hui insuffisants.