Le port profite pleinement de la reprise de l’économie espagnole, qui dynamise les flux import-export. Sur neuf mois, les déchargements de conteneurs ont progressé de 8 % en conteneurs pleins (0,4 MEVP) et les expéditions, de 5 % (0,5 MEVP). Le ralentissement de l’économie chinoise ne s’est pas fait sentir dans les flux avec une progression de 9 %. Cerise sur le gâteau, le transbordement, activité en régression au cours de la période récente, est de nouveau en forte hausse (+48 %), même si le flux (0,3 MEVP sur 9 mois) demeure faible, comparé à Algésiras ou Valence.
Les nouvelles escales mises en place depuis un an témoignent de l’intérêt des compagnies pour le port catalan. En mars 2016, le service MINA, qui faisait une double escale à Barcelone, a été scindé en deux: MEDEX/IMEX, qui relie Barcelone au Moyen-Orient; et Amerigo/MENA/MAX2/IMU sur Barcelone-États-Unis, tous deux opérés par CMA/UASC/Cosco. En mai, la ligne Trans Med Express Container Line de Transbulk a commencé à desservir l’Algérie.
Cette implication des acteurs s’explique par un cumul d’atouts impressionnants: un climat de paix sociale quasiment permanente, la qualité des services portuaires et logistiques, une bonne productivité des deux opérateurs (Tercat et APMT) et la hausse continue du poids du ferroviaire dans les pré et post acheminements (12 % actuellement contre 2,5 % en 2006). Barcelone offre une centaine de services par semaine vers le reste de l’Espagne et l’Europe: c’est le seul port espagnol qui dispose d’une ligne UIC vers la frontière française.
L’Autorité portuaire de Barcelone (APB) ne se repose pas pour autant sur ses lauriers: elle travaille activement pour renforcer la compétitivité du port et faire en sorte que celui-ci conserve une position de hub dans le contexte de la montée en puissance des megaships. Elle s’efforce de mettre en œuvre l’accord conclu en juin 2016 en vue de construire l’accès ferroviaire à écartement UIC définitif. L ’APB cherche aussi à renforcer sa présence sur l’axe ferroviaire Barcelone-Saragosse-Madrid, en participant à l’extension de la capacité du port sec d’Azuqueca de Henares, près de Madrid, et en finançant même la construction d’embranchements sur Barcelone-Saragosse afin de permettre la constitution de trains de 750 m. Seule véritable ombre au tableau, l’APB souhaiterait une autonomie de gestion accrue et, notamment, la possibilité de fixer librement ses droits portuaires. Le système actuel en vigueur en Espagne d’encadrement des droits est perçu comme un carcan qui porte atteinte à la compétitivité du port catalan.